Archives de catégorie : Solidarité dans la révolte & l’attaque

[Tucson, Etats-Unis] Le consulat mexicain attaqué à la peinture en solidarité – 10 novembre 2014

Dans la soirée du 10 novembre 2014, des anarchistes ont lancé des bombes de peinture sur le Consulat du Mexique à Tucson (Arizona), accompagné d’un pochoir à l’extérieur du bâtiment disant « VENGEANCE POUR LES ETUDIANTS* ET LES 5E3 ».

Cela a été une très petite manifestation de solidarité avec les 5E3 – Carlos, Amélie, et Fallon – trois anarchistes récemment condamnés à plus de 7 ans de prison pour des attaques insurrectionnelles à Mexico l’année dernière**. 

Cela a également été fait pour montrer soutien et amour à tous ceux qui luttent au Mexique depuis la disparition de 43 étudiants en septembre dernier à Guerrero*. ça se veut, aussi, comme un appel à ceux à Tucson que n’importe quelles manifs ou actions de solidarité futures devraient s’efforcer de correspondre à la férocité et à la passion que nous voyons aujourd’hui dans des rues partout au Mexique.

Nous partageons l’horreur et la colère à l’atrocité menée par l’état mexicain, mais nous ne sommes pas choqués. Ce à quoi nous devrions nous attendre de n’importe quel Etat, c’est pourquoi nous luttons contre tous les Etats.

Pour l’escalade du conflit,
pour l’abolition de l’État,
et en solidarité avec Fallon, Amélie, Carlos, et tous les prisonniers,

Des anarchistes de Tucson

Traduit de l’anglais de anarchistnews, Wed, 11/12/2014 – 21:16

Notes de traduction:

*Le 26 septembre 2014, les étudiants d’une Ecole normale manifestaient à Iguala contre une énième réforme de l’enseignement. Les bus de transport public qu’ils avaient confisqués dans la soirée ont été pris pour cible par des policiers municipaux. Bilan : trois morts et vingt-cinq blessés. Les agents ont aussi attaqué un bus transportant les joueurs d’une équipe de football locale et un taxi, faisant trois victimes supplémentaires. Des témoins assurent avoir vu des dizaines de manifestants se faire emmener par la police municipale.

Depuis, 14 des 57 portés disparus sont réapparus. Les 43 autres restent introuvables ou ont été tués. 28 cadavres ont été trouvés dans une fosse clandestine le 4 octobre dans une zone montagneuse proche d’Iguala.

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Cet assaut répressif de l’Etat a amené par la suite divers actions et attaques contre le pouvoir: jeudi 3 octobre, des manifestants ont bloqué l’autoroute qui mène à la station balnéaire d’Acapulco, sur la côte pacifique; Lundi 13 octobre, le siège du gouvernement de l’Etat de Guerrero (situé dans la ville de Chilpancingo au sud du Mexique) a été saccagé et incendié lors d’une manifestation. Lors d’une manif tenue par des droits-de-l’hommistes mercredi 15 octobre, un groupe d’encapuchados a fait irruption et attaqué le parquet général à coups de pierres et allumé plusieurs foyers d’incendies à l’intérieur de l’édifice dans lequel se trouvait le procureur général Jesus Murillo Karam (liste non-exhaustive)

**Plus d’informations sur le cas des 5E3 ici. Et (re)lire la brochure Face à Face avec l’ennemi

[Toulouse] Soirée de soutien aux inculpés des manifs émeutières des 1er et 8 novembre

L'affiche en PDF

L’affiche en PDF

Reçu par mail, 12 nov 2014

Suite à la manif du 8 novembre, deux manifestants ont été condamnés à une peine de prison ferme en comparution immédiate: l’un à 4 mois ferme pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » avec mandat de dépôt, l’autre à 3 mois de prison ferme, sans mandat de dépôt. Deux autres personnes ont été condamnées à 3 mois de prison avec sursis.

Deux jours après la manif du 1er novembre dernier, le tribunal correctionnel a décidé de maintenir un manifestant en prison jusqu’à la date du procès, reporté au 15 décembre prochain, étant donné la longue liste des faits qui lui sont reprochés et qu’il a admis devant les enquêteurs : jets des pavés et de parpaings en plusieurs lieux du centre de Toulouse, dégradations de deux agences bancaires.

Deux autres étaient accusés d’avoir jeté des pierres aux policiers, ce qu’ils ont nié. Ils sont ressortis libres du tribunal après avoir été condamné à des peines de un à deux mois de prison ferme (6 mois dont 4 avec sursis et 4 mois dont 3 mois avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans). Un autre manifestant a été condamné à 4 mois ferme pour « violences et rébellion sur les policiers » tandis qu’un autre a été condamné à 6 mois de prison dont deux mois revoqués d’une précédente condamnation. Le tribunal n’a pas prononcé son maintien en détention.

Un bilan de l’émeute du 1er novembre:

Cette manif a « entraîné la destruction d’un certain nombre de mobiliers urbains de la société JCDecaux (10 abribus, 7 panneaux publicitaires, 10 sanisettes). Selon la mairie de Toulouse, plus de 200 tags ont également dû être effacés par les services« .

Tiré de la presse via les brèves du désordre

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Thomas, emprisonné en préventive jusqu’au 15 décembre, date de son procès, nous fait connaître son adresse à la prison de Seysses. Dans le noir de cet enfer, une lettre de soutien, un chèque, c’est une fenêtre qui s’ouvre. On rappelle que les courriers sont lus par l’administration pénitenciaire ; donc si vous voulez que ça arrive à bon port, pas de discours trop polémique.

Centre pénitenciaire de Toulouse-Seysses rue Danielle Casanova – BP 85 31603 MURET SEYSSES Thomas Rosères – N° Écrou : 27107

[Marseille] Manifs sauvages contre l’existant

A Marseille aussi ça bouge !

Après une première déambulation sauvage, déterminée et ponctuée de quelques tags le 31 octobre, on s’est retrouvéE à 200 le vendredi 7 novembre pour remettre ça.

De nombreux tags du genre « insurrection », « appel à la révolte », Rémi on n’oublie pas » ou « la ZAD sera votre Vietnam » ont fleuri tout au long du cortège, une sucette de pub a volé en éclat, les flics présent en masse se sont copieusement fait insultés et se sont mangés des pétards, une effigie de policier a ensuite été pendu à une caméra de vidéosurveillance pour flamber juste sous celle-ci et la rendre inutilisable. Les petites merdes de la bac ont profité du spectacle pour charger la foule. Il n’y a apparemment pas eu d’interpellation mais beaucoup de gens ont mangé des coups.

Faisons en sorte que ce mouvement ne s’arrête jamais, continuons à combattre l’État et toutes les oppressions.

Reçu par mail, 11 novembre 2014

[Toulouse] En marge de la nasse policière…

Ce samedi 8 novembre 2014, plusieurs manifs étaient organisées à Rennes, Toulouse, NDDL, Lille et Paris pour protester contre « les violences policières » et demander « le désarmement de la police » (sic!) suite à la mort de Rémi Fraisse. A Rennes, le cortège était déterminé et a repoussé les flics à plusieurs reprises (qui étaient plus nombreux que les manifestants). A Toulouse, les flics en nombre ont gazé à nombreuses reprises les manifestants, les encerclant dans des nasses tout au long de l’après-midi. C’est à la nuit tombée que les choses sont devenues intéressantes. Plutôt que d’aller à l’affrontement directe avec les bleus en nombre et surarmés sur les allées Jean-Jaurès, des petits groupes masqués sont partis en déambulation sauvage à travers la ville vers 18h: un véhicule de la municipale a été sérieusement dégradé après des caillassages; une barricade avec des barrières de chantier et des plots est érigé à travers la chaussée à Esquirol, puis plus loin les guichets automatiques ainsi que la vitrine du Crédit Mutuel (qui avait déja été attaquée samedi 1er/11) sont de nouveau brisés; un distributeur de billets du Crédit Agricole et des panneaux publicitaires ‘JC Decaux’ sont détruits aux Carmes; les vitres et le distributeur d’une agence bancaire CIC sont détruits. Quelques affrontements sporadiques avec les flics ont eu lieu: une très rapide confrontation place du Salin, aux abords du palais de justice, puis des jets de pavés sur des gendarmes mobiles devant le marché des Carmes…

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Dans l’après-midi de dimanche 9/11, le parquet a décidé de prolonger la garde à vue de neuf personnes (sur les 17 gardés-à-vue de samedi soir), accusées notamment de violences envers les forces de l’ordre.

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toulouseUne semaine après la manifestation du 1er novembre, qui avait déjà fini en affrontements avec la police, une manifestation nationale contre les violences policières a été convoquée dans la ville de Toulouse, la grande ville la plus proche de la ZAD du Testet, où est mort Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre au cours d’affrontements.

Ce 8 novembre, la Préfecture a décidé d’interdire la manifestation, et les organisations et partis écologistes et de gauche ont appelé à ne pas venir. Malgré cela, nous étions plus d’un millier à nous rassembler sur la place Jean Jaurès, complètement encerclé-e-s par des centaines de flics. Le NPA a fini par négocier un nouveau « parcours » de quelques centaines de mètres sur les allées Jean Jaurès. Malgré les huées de la foule, tout le monde finit par suivre, pour voir s’il sera possible de sortir du piège policier. Très peu de temps après, la police bloque entièrement la route et toutes les issues, nous sommes enfermé-e-s sur ces allées. Les clowns clownisent, les pacifistes s’indignent, d’autres personnes se masquent, le NPA essaye de négocier sa sortie. Tout reste calme pendant un moment, puis les flics commencent à inonder la place de gaz lacrymogènes. Tout le monde court et les premières pierres volent, un semblant de barricade est élevée. L’échange de gaz et de pierres dure une vingtaine de minutes, et la manifestation est plus ou moins coupée en deux, la moitié reste prisonnière du piège et les gaz continuent de tomber. Quelques molotov volent, une voiture prend feu (apparemment à cause d’une grenade lacrymogène). On commence à se demander comment on va sortir de là.

Après un moment, ce qui reste de la manifestation est de nouveau coupé en deux. L’une des deux moitiés est repoussée dans les rues autour de la place Belfort à grands renforts de lacrymogènes, tout le monde court sans ses yeux et sans respirer. Une fois sorti-e-s du nuage de gaz, cette partie du cortège (essentiellement composée de pacifistes criant “Paix, Respect, Amour”) se disperse.
L’autre moitié, beaucoup plus masquée, se retrouve du côté de Jeanne d’Arc et finit par redescendre dans les rues en direction d’Esquirol et du Palais de Justice, levant des barricades au passage et détruisant les banques, en prenant la police de court. Malgré le piège policier, les rues du centre-ville ont fini par être atteintes par les manifestants. Tenir face à la présence policière a permis de pouvoir sortir de la souricière et de mener la manifestation ailleurs. Après quelques petites échauffourées, les gens se dispersent là encore.

Finalement, une vingtaine d’arrestations, et 17 personnes sont encore en garde-à-vue le lendemain. 9 personnes passent en comparution immédiate ce lundi 10 novembre.
La manifestation s’est relativement bien tenue malgré les mauvaises conditions, et toutes les pratiques ont relativement bien coexisté, sans trop de dissociations (excepté le NPA, mais passons). Un rassemblement a ensuite eu lieu devant le commissariat pour faire libérer les personnes arrêtées.
Une nouvelle grande manifestation contre les violences policières est prévue pour le 22 novembre à Toulouse. Il est important de parvenir a conserver un niveau de conflit assez élevé dans les manifestations, dans la rue, pour que les pratiques offensives soient vécues et pratiquées ensemble, et éviter de retomber dans les classiques divisions entre “bons” et “mauvais” manifestants. Ici, tout le monde manifestait ensemble. Plus ou moins offensivement, mais ensemble et de façon autonome. Et c’est cela qu’il nous faut mener de l’avant. Afin d’éviter de retomber dans la classique séparation qui portera les gens les plus “calmes” vers la récupération par les partis et organisations d’extrême-gauche classique, et les gens les moins “calmes” vers des pratiques plus spécialisées et plus secrètes d’action directe. Tout cela est tenu ensemble par ces manifestations, par cette capacité à conserver de la force de façon publique. Si nous devons un jour nous diviser, ce sera à nous de le choisir, en toute connaissance de cause.

Il ne s’agit plus de barrage. Il s’agit de nos vies entières.

Lutter contre le capitalisme et ses grands projets, c’est lutter dans la rue, dans la tête, dans le cœur, de nuit comme de jour, contre toutes les formes de domination et d’exploitation, à chacun selon ses moyens.

Solidarité avec les arrêté-e-s !

Muerte al estado, y viva la anarquía.

Un autre compte-rendu de cette manifestation sur IAATA

Publié sur contrainfo

[Allemagne] Equipements ferroviaires sabotés – 8 novembre 2014

sabotageDans la nuit du 8 novembre, nous avons saboté le réseau ferroviaire de la Deutsche Bahn à plusieurs endroits, dans le but de perturber cela et d’infliger des dommages économiques pour le groupe. Les passants n’ont pas été mis en danger par notre action.

Notre opinion sur le rapport des activistes environnementaux militants pour la DB est connu du public et a été argumentée dans le passé par des camarades. La même chose est probablement vrai pour la soi-disant « sortie du nucléaire ». Par conséquent, nous nous épargnons aujourd’hui la partie investigative et allons directement à l’élément:

Avec cette action nous nous souvenons de l’activiste anti-nucléaire français Sébastien Briat qui a été heurté par une locomotive et est mort il y a 10 ans le 7 novembre 2004, en essayant de bloquer le transport Castor allant de la Hague à Gorleben par une action d’enchaînement aux rails.

La décision de Sebastién de résister était juste, courageuse et cohérente; Sa mort par contre, totalement absurde. Un mouvement qui aime la vie et est prêt à se battre pour ça n’a pas besoin de héros et de martyrs. Sebastién n’est pas mort pour ses convictions, il s’est fait brutalement ôter la vie. Un « accident » évitable, causé par les responsables politiques et économiques et leurs bandes de mercenaires payés. C’est exactement ce qu’approuve le marché, qui signifie la mort potentielle de millions de personnes chaque jour du «fonctionnement normal» de la folie nucléaire.

La lutte contre la destruction des moyens d’existence se poursuivra. Que ce soit contre la technologie de la domination et de destruction, l’exploitation capitaliste de notre planète, ou des projets de construction inutiles* comme l’aéroport international de Nantes (ZAD), ou la construction d’un barrage dans le sud de la France, où l’activiste Rémi Fraisse a été tué par une grenade de la police lors d’affrontements sur le chantier de construction il y a deux semaines, Ainsi, nous sommes aussi de tout cœur parmi ceux dont la peine et la rage de la mort violente de Rémi ont explosé ces jours-ci dans les rues de France !

Pour la liberté et la vie !
Notre résistance ne connaît pas de frontières** !

Traduit de l’allemand de linksunten.indymedia

*Inutiles pour quels bords? certainement pas pour les dominants… Cette réthorique, visant à parler de « grands projets inutiles » lorsqu’il s’agit d’urbanisme et d’aménagement du territoire, manifeste un manque criant de réflexions sur les infrastructures du capitalisme, son besoin de se renouveler en permanence et de satisfaire l’économie.

**la phrase est en français et en allemand dans le texte

[Bruxelles] Sabotage solidaire avec la lutte dans le Testet

Bxl : Incendie solidaire avec le Testet

Dans la nuit du 4 au 5 novembre, une pelleteuse et un engin de forage sont partis en fumée sur le chantier de la rue Vandenbranden dans le centre de Bruxelles.
Un tag a été laissé sur place « A Rémi ».

Ils aménagent, on saccage !

bxl.indymedia.org, 07/112014

[Berlin] Actions solidaires avec les réfugiés en lutte de l’école Gerhart-Hauptmann

[Voir le suivi sur les luttes de réfugiés de Berlin]

Depuis 2012 – qui marque une étape majeure de la lutte des réfugiés contre la politique d’asile allemande, près de 400 réfugiés ont occupé l’école Gerhart-Hauptmann comme lieu de résidence et de vie auto-organisée. Le squat est de nouveau expulsable depuis le 31 octobre 2014 (après la 1ere tentative d’expulsion avortée par les manifs, blocages et actions de solidarité fin juin 2014). Les 45 habitants restants de l’école G.H ont décidé de lutter pour leur logement, refusant les propositions du pouvoir local (à savoir un bon d’hébergement d’un mois dans une auberge/hôtel, le temps, selon la maire de Kreuzberg Monika Hermann, de préparer leur retour dans un pays où la mort les attendent.

« Nous sommes traîtés comme des rats« , explique Mohammed, à la fois en provenance du Niger et également occupant de l’Oranienplatz et du toit de la Gurtelstrasse: « Qui veut avoir des rats chez soi? On les chasse ou on les tue simplement« . (TAZ, 26/10/2014)

Cette déclaration peut être interprétée selon laquelle la valeur d’une personne dans notre société ne se définit pas par la simple humanité, mais par son utilité économique. Et en cas de doute, par le passeport ou la germanité.

Ce qui fait paniquer la mairie, c’est bel et bien l’auto-organisation des réfugiés au sein de leurs lieux de vie et de leur luttes (pour un toit pérenne, un permis de séjour..), leur refus des divers chefs et récupérateurs: caritatifs, partis, etc…

Solidarité avec les réfugiés en lutte à Berlin comme partout !

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Occupation d’un bureau de députés verts à Neukolnn (Berlin):

Dans la matinée du 6 novembre 2014, un groupe d’habitants enragés du quartier de Neukolnn ont rendu visite avec tracts et banderole aux députés verts Anja Kofbinger et Susanna Kahlefeld contre la politique raciste en matière d’asile de la part des verts, et en l’occurrence la menace d’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann de la rue Ohlauer.

"N'essayez pas de tromper les gens de l'école - Pas d'expulsion de l'école Gerhart-Hauptmann"

« N’essayez pas de tromper les gens de l’école – Pas d’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann »

Extrait du communiqué:

« Nous exhortons tous les groupes des quartiers de Berlin à se solidariser avec la résistance des réfugiés de l’école de Gerhart-Hauptmann et leurs exigences. Nous ne pouvons pas accepter la rupture de promesses (sic!) et la politique de clivage raciste du parti des verts mais aussi du sénat. Ainsi, nous exhortons tous les groupes et initiatives de quartier à être actif dans leur quartier, et à porter le conflit dans toute la ville. »

[Si le reste du texte n’a pas été retranscrit ici, ce n’est pas par flemme mais parce qu’il s’agit du recopiage de déclarations de principes d’un parti de la démocratie et plus globalement de la domination. De plus, il y a tout un tas de revendications qui s’apparentent à un citoyennisme teinté de radicalisme qui n’a pas sa place ici]

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Bureau des verts attaqué à Bielefeld:

Dans la nuit de lundi 3 novembre 2014, les vitres du parti des verts ont sauté à Bielefeld.

« Le parti des verts comme étant à la tête de la mairie de Friedrichshain-Kreuzberg à Berlin veut expulser l’école de la rue Ohlauer à Kreuzberg, qui est habitée par des réfugiés et devait devenir un centre autogéré d’accueil pour réfugiés. Par cela, il ne tiennent pas leurs promesses, poussent les gens vers le vagabondage et serrent davantage la vis de la répression envers les réfugiés se défendant depuis des mois. […]

Bien que certains ne veulent rien voir:  les verts ne sont ni un « parti de la paix », ne protègent pas l’environnement et la nature,  ni une quelconque alternative.  Le parti des verts fait partie de la domination et est à attaquer en tant que tel.

Pour la liberté de circulation mondiale pour tous et plus de fissures dans les fondations de l’Europe forteresse !

Contre toute domination !

Salutations aux réfugiés qui luttent à Kreuzberg et partout !

Des groupes autonomes« 

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La nuit du 3 novembre 2014, nous avons marqué le bureau de quartier du groupe des Verts à Schöneberg-Tempelhof avec de la peinture.

Les verts ont montré à plusieurs reprises ces derniers mois qu’ils veulent détruire la lutte des réfugiés auto-organisés (O-platz, l’école de la rue Ohlauer, la Gürtelstrasse, Cuvrybrache).

Nous exprimons notre solidarité avec les réfugiés et les personnes expulsées de force à Berlin et partout dans le monde ! […]

Dans la soirée du 3 novembre 2014, un sit-in a eu lieu devant la rue Ohlauer. Il a été expulsé par la police.

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Traduit de l’allemand de linksunten

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Le bureau des verts du quartier de Treptow a été attaqué dans la nuit du 28 au 29 octobre 2014. Le communiqué explique ses bris de vitres par rapport aux décisions des gouvernants locaux (et en l’occurrence de la maire de Kreuzberg, Monika Hermann, du parti des verts) d’expulser les 45 réfugiés qui occupent l’école de la rue Ohlauer à l’Oranienplatz et ceux du Görlitzer Park. Quelques extraits:

« Ceci est un avertissement aux gouvernants et leurs partis de garder leurs mains loin de l’école. Chaque expulsion a son coût ! Faisons-le grimper ! Allons devant l’école et montrons-nous solidaires ! […] Pour une vie auto-déterminée ! Vous ne pouvez pas expulser un mouvement ! »

Dans la nuit de mercredi à jeudi 30 octobre, 160 réfugiés et solidaires ont manifesté, exprimant leur détermination à rester dans cette école, et donc à appeler à la résistance pendant l’expulsion. Un concert de soutien aux réfugiés a clôturé la soirée.

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Empêchons l’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann : appel au sabotage !

Nous restons tous !

La mairie de Friedrichshain-Kreuzberg veut dans ces prochains jours expulser l’école Gerhart Hauptmann pour la deuxième fois. Toutes les promesses et accords avec lesfugiés en lutte ont été brisées par les politiciens*. Au lieu de cela, ces crapules leur offrent un coupon d’hébergement pendant quatre semaines. « Ensuite, ils peuvent organiser leur retour dans le calme » a dit la maire du quartier Monika Hermann (les verts).

Les réfugiés s’opposent aux méthodes racistes de la politique du Sénat de Berlin et de la municipalité et ne veulent pas faire face à de tels accords cyniques. Ils comptent toujours maintenir l’école occupée.

Une tentative d’expulsion renouvelé semble imminente, comme il a déjà été tenté durant l’été de cette année. Les réfugiés ont combattu amèrement à ce moment-là et ont été soutenus par de nombreuses personnes dans la rue.

Nous appelons tout le monde (voisins, lycéens, étudiants, travailleurs, chômeurs…) à soutenir cette fois aussi les réfugiés dans l’optique d’empêcher l’expulsion.

Par conséquent, il est important que nous discutons, que nous nous organisons et réfléchissons tou-te-s déjà avant avec nos amis et amies à la façon dont nous pouvons saboter et empêcher efficacement l’expulsion. […]

L’imagination va au-delà des frontières !

Enrayons la politique raciste !

S’ils tentent d’expulser l’école, nous saboterons son bon déroulement dans les rues et les bureaux politiques de cette ville !

Ensemble, nous sommes fort-es !
Vous ne pouvez pas expulser un mouvement !
V
oisins unis contre le racisme !

PS: S’il vous plaît, diffusez cet appel sur tous les réseaux possibles !

Traduit librement de linksunten, 3 novembre 2014 à 15h22

*Dans un accord entre les réfugiés et la mairie de Friedrichshain-Kreuzberg à partir du 1er Juillet 2014, a été décidé, entre autres, que les réfugiés puissent continuer à vivre dans l’école GH et que l’occupation serait légalisée (sic!)

[Hambourg, Allemagne] Contre la ville d’autorité ! Contre la domestication de nos vies !

Solidarité avec les squatteur-euse-s de la Breite Strasse ! Solidarité avec les cinq accusés ! Liberté pour Jakob ! Liberté pour tous !

Qu’on ne s’y trompe pas, la ville n’est pas un espace neutre qui appartient à tous. La ville est un modèle miniature de ce monde dans lequel l’oppression et l’exploitation déterminent chaque jour les rapports et, par conséquent, nos vies. Elle est un espace de la domination et nous ne voulons ni le posséder ni améliorer son fonctionnement avec une autre politique et des réformes. Si nous voulons lutter pour une vie autodéterminée en liberté, nous devons détruire la ville qui nous détient en cage, afin de créer de l’espace pour d’autres choses.

Le 27 août 2014, cinq personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir participé à un squat de la Breite Strasse à Hambourg – et d’avoir jeté des objets sur ​​les flics qui avançaient. Un des cinq est toujours en détention avec l’accusation de tentative d’homicide. Solidarité avec les accusés et l’occupation, car c’est un signe de résistance contre la ville d’autorité et de leurs chiens de garde en uniforme, contre les loyers inabordables et la politique. Une attaque contre un système qui contraint les gens à vendre leurs vies au travail, juste pour avoir un toit au-dessus de leur tête !

Rebellons-nous !

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[Traduit de l’allemand de linksunten indymedia,

[Mexique] Face à face avec l’ennemi

Sans Patrie distro anarchiste & internationaliste – nouvelle brochure

Recueil de textes de compagnons incarcérés au Mexique, (janvier 2012/août 2014), ed. Sans Patrie, août 2014 (64 p., A5)

Pour toute demande (en papier et pdf), écrire à : toujourssanspatrie [at] riseup.net

MexFaceAfaceQuelques mots d’introduction

En 1994, l’insurrection au Chiapas a soudain propulsé le Mexique à la Une des milieux militants européens qui, manifestement en mal de libération nationale et de sujets révolutionnaires, se sont empressés d’apporter un soutien inconditionnel à l’EZLN [Armée Zapatiste de Libération Nationale] et à son chef charismatique, le Sous-Commandant Marcos, entérinant son rôle de représentant officiel du soulèvement. Celles et ceux qui tentaient de creuser les questions de l’auto-organisation et des perspectives de lutte contre tout Pouvoir, brûlantes dans tout contexte insurgé,se voyaient en général taxés de colons eurocentrés n’entendant rien aux problématiques identitaires, communautaires voire patriotiques des « peuples indigènes  ».

C’est dans cette ambiance de réductionnisme volontairement confusionniste et d’anti-impérialisme à la sauce humanitaro-démocratique que se sont développés les comités de soutien rassemblant radicaux et institutionnels, le spectacle des rencontres intergalactiques, et le commerce du café solidaire.

Progressivement, le mouvement zapatiste est entré dans une démarche de négociation, ses représentants œuvrant de concert avec les organisations gauchistes de la dite « société civile » – trotskistes, léninistes etc, elles abondent au Mexique comme ailleurs– et affirmant de plus en plus ouvertement leur proximité avec la gauche institutionnelle. Ainsi l’Autre Campagne lancée suite à la Sixième déclaration de la forêt de Lacandone en 2005, outre le fait qu’elle réclame une nouvelle Constitution, non seulement n’a pas appelé à l’abstention au cours des derniers cirques électoraux, mais certains de ses leaders se sont en plus prononcés pour le vote utile en faveur du PRD [Parti de la Révolution Démocratique] dans un grand réflexe de front commun contre le PRI [Parti Révolutionnaire Institutionnel]. Ce n’est pas rien, surtout quand on sait que ces deux partis se partagent le bout de gras depuis des décennies.

Heureusement, des luttes ont continué à se développer contre le rouleau compresseur capitaliste et les désastres qu’il engendre à tous les niveaux. En différents endroits on se bat par exemple contre l’implantation des parcs éoliens et nous retiendrons aussi la vigoureuse et victorieuse bataille des paysans d’Atenco contre la construction d’un aéroport en 2001-2002.

Les années 2000 au Mexique ont aussi été marquées par des révoltes aboutissant à de véritables soulèvements dans des villes comme San Salvador de Atenco ou Oaxaca en 2006. Partant de la réaction à un énième abus (contre les vendeurs de rue à Atenco) ou de revendications partielles (comme celles des enseignants à Oaxaca), ces révoltes se sont propagées comme une trainée de poudre touchant des milliers de personnes et se sont dirigées à la fois contre les caciques locaux et les autorités fédérales. A  Oaxaca, les barricades ont recouvert la ville, les forces de l’ordre se sont repris dans la face un peu de leur violence et de nombreux bâtiments publics ont été incendiés, des groupes s’organisant à la fois pour défendre et attaquer. Ce processus n’a certes pas été exempt de mécanismes politiques, surtout lorsqu’il a commencé à durer dans le temps (plusieurs mois) – citons par exemple le rôle joué par l’APPO et ses appels à la désobéissance civile. Mais il a indéniablement marqué celles et ceux qui y ont participé directement ou qui se sont reconnu-es dans les possibles ouverts par l’auto-organisation dans le conflit.

Dans ce contexte sont aussi parvenus des échos de contributions anarchistes sous forme de textes, d’interventions dans des mouvements de rue ou d’attaques ciblées touchant les forces de l’ordre, les banques, les institutions… Ces contributions anarchistes ont ceci de particulier qu’elles critiquent en mots et en actes à la fois l’avant-gardisme des guérillas (relevant souvent du réformisme armé) et la récupération citoyenne et démocratique. Aux organisations de masse (civiles-citoyennes, maoïstes ou plateformistes) elles opposent l’activité autodéterminée des individus ou de groupes basés sur l’affinité ; à toute tentative de représentation et d’orchestration de la contestation, elles répondent par le refus du dialogue démocratique (et de toute revendication adressée au pouvoir) et l’action directe ; face à la prise de contrôle par quelques-uns, elles font le pari l’insurrection généralisée. En se mettant décidément du côté de la révolte et des révolté-es, ces contributions visent ouvertement à étendre la guerre sociale pour déborder le cadre omniprésent et oppressant que posent l’Etat et ses alliés-concurrents, dans un contexte qu’on a du mal à caractériser comme pacifié : la brutalité exacerbée (tortures, viols, assassinats…) est monnaie courante, exercée dans tous les sens par les flics, les militaires, les escadrons de la mort et les narcos mafieux, mais toujours en vue de maintenir un certain ordre, celui de l’exploitation et la domination.

La position courageuse et offensive qui rompt avec l’idée qu’il y aurait quelque chose à défendre ou à améliorer dans ce système –voire même qu’on pourrait en profiter quand clientélisme et corruption règnent à toutes les échelles–, en affirmant qu’il faut au contraire le détruire en entier a donc de quoi attirer bien des ennemis.

En 2009, suite à un grand nombre de sabotages incendiaires ou explosifs contre des banques, des grands magasins, des concessionnaires automobiles, des véhicules de police, dans le District Fédéral, comme dans d’autres régions (Guadalajara, León…) –ce que les flics ont qualifié de Septembre Noir–, plusieurs services de police ont reçu pour mission de surveiller les groupes anarchistes (leurs locaux, leurs publications, leurs activités) sur l’ensemble du territoire. Le 24 septembre 2010, Braulio Duran, qui se définit comme anarchiste végan, est arrêté, accusé d’avoir incendié deux DAB de la banque HSBC. Il sera condamné à 3 ans, 1 mois et 15 jours de prison qu’il a fini de purger.

En 2012, de fortes mobilisations se succèdent : un mouvement étudiant, le rejet de la hausse des prix des transports publics et surtout l’investiture de Peña Nieto [PRI] à la présidence, donnent lieu à des émeutes avec de gros affrontements contre les forces de l’ordre, des pillages et des attaques d’ hôtels de luxe, d’agences bancaires, de grands magasins, d’institutions etc.. Le Pouvoir relance une campagne médiatique contre l’ «anarco-terrorisme» et depuis, l’Etat et ses laquais pointent régulièrement les anarchistes comme fauteurs de troubles, notamment dans les manifestations du 1er Mai ou du 2 Octobre (date anniversaire du massacre étudiant en 1968 sur la place des Trois cultures).

En décembre 2013, une rencontre anarchiste internationale est organisée à Mexico. A son arrivée et après de longues heures d’interrogatoires à l’aéroport, le compagnon Alfredo Bonnano est refoulé et renvoyé au point de départ. Le 29 décembre, dernier jour de la rencontre, c’est Gustavo Rodríguez, résidant au Mexique, qui disparaît. Trois jours plus tard, il informe les compagnons sur place qu’il a été séquestré, interrogé et tabassé par la police fédérale, avant d’être expulsé vers les Etats-Unis.

Ces quelques exemples sont aussi des signes qui ne trompent pas sur le fait que les anarchistes se retrouvent dans la ligne de mire de l’Etat mexicain, qui travaille bien entendu en étroite collaboration avec ses homologues continentaux et européens (signalons au passage que Bonnano s’est aussi vu refuser l’entrée au Chili).

Le fait que les anarchistes qui affirment des positions absolument irréconciliables avec le Pouvoir aient les Etats contre eux n’ a en soi rien de bien étonnant ni de bien nouveau d’ailleurs. La question qui se pose plutôt est celle de la solidarité entre celles et ceux qui partagent ces désirs et ces aspirations de liberté. Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité qu’en janvier derniers trois compagnon-nes, Carlos,Amélie et Fallon ont été arrêté-es à Mexico, accusé-es de deux attaques incendiaires et que deux autres, Mario et Felicity sont dans la nature pour une affaire antérieure.

Les lettres qui constituent le corps de cette brochure ont été écrites par ces compagnons et compagnonnes en prison ou en cavale. Certains sont mexicains, d’autres pas, ce qui montre une fois de plus que la révolte n’a pas de nationalité et que l’horizon des idées anarchistes se moque des frontières. Au travers de ces lettres, ils et elles dépeignent leur situation, sans jamais cesser de la relier aux idées et perspectives qu’ils défendent et continuent d’approfondir. En cela, ils ouvrent un espace de réflexion et de dialogue sur des questionscomplexes qui nous concernent toutes et tous : Qu’est-ce que la solidarité ? Comment et sur quelles bases peut-elle s’exprimer ? Quelles peuvent être les perspectives de lutte contre la prison – particulièrement lorsqu’on n’idéalise pas les prisonnier-es comme potentiels sujets révolutionnaires et que l’on refuse le concept de « prisonnier politique » ? Comment lier ce qui se passe à l’intérieur avec le combat à l’extérieur des murs ? Ces questions sont posées dans une perspective révolutionnaire qui vise à détruire les prisons avec la société qui les produit, parce qu’elles ne disparaitront vraiment toutes que dans un monde qui n’en a plus besoin et rejette entièrement l’autorité et le Pouvoir. En ce sens, nous sommes amené-es plus largement à réfléchir en pratique aux angles d’attaque qui nous paraissent pertinents pour œuvrer à détruire ce qui nous détruit. A chacun, chacune de chercher et d’expérimenter les réponses qui peuvent être apportées, toujours dans une continuité offensive insurgée. C’est aussi à cela que nous invitent les compagnon-nes.

22 août 2014

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