Un détenu a été blessé dans un incendie à Champ-Dollon
Le feu a pris ce jeudi vers 6h30 dans une cellule de la prison genevoise surpeuplée.
Les secours ont débarqué en nombre ce jeudi matin tôt à la prison de Champ-Dollon où un incendie s’est déclaré dans une cellule, selon nos informations. Un détenu a été blessé et transporté à l’Hôpital. Il a été incommodé par la fumée. Des dizaines de prisonniers et d’agents de détention ont fait l’objet de contrôles.
On en sait plus sur les circonstances de cet incident. «A 6h38, un détenu se trouvant seul dans une cellule de l’aile est a demandé à voir immédiatement un médecin. Quand on lui a expliqué qu’il le verrait le plus vite possible, il a répondu qu’il allait mettre le feu à sa cellule», explique le directeur de Champ-Dollon, Constantin Franziskakis. Des menaces prises au sérieux étant donné le profil de son auteur. «Il est considéré comme dangereux car il avait déjà mis le feu à sa cellule dans une prison vaudoise avant de venir à Champ-Dollon en septembre. Il a depuis menacé des gardiens. C’est pour cela qu’il se trouvait en régime de sécurité renforcée depuis fin décembre.»
Des agents de détention se sont aussitôt déplacés et ont constaté, à travers le portillon de la cellule, un fort dégagement de fumée. «Le détenu avait mis le feu à des vêtements et objets divers devant la porte. Les agents l’ont ouverte et ont aspergé la pièce d’eau à l’aide d’une lance à incendie», précise Constantin Franziskakis. Le feu a été éteint en quelques minutes, avant l’arrivée du Service d’incendie et de secours (SIS).
Son commandant, Marc Feuardent, confirme qu’une quinzaine d’hommes se sont rendus sur place dans six véhicules. Les pompiers ont contrôlé la qualité de l’air dans l’établissement. Ils n’ont pas eu à mettre en œuvre leur dispositif de désenfumage.
Le détenu a quant à lui été évacué vers les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Ses jours ne sont pas en danger. A son retour, il fera l’objet d’une procédure disciplinaire. Une procédure pénale est par ailleurs ouverte par le Ministère public. Huit autres pensionnaires et trente-trois gardiens susceptibles d’avoir inhalé de la fumée ont été contrôlés. Une trentaine de détenus de la même unité ont dû être déplacés. «Le personnel a rapidement et parfaitement bien agi, souligne Constantin Franziskakis, relevant que chaque seconde compte lorsqu’un feu se déclare dans un lieu si confiné».
En surpopulation chronique, l’établissement de détention provisoire compte actuellement environ 700 prisonniers pour 386 places. (TDG)
TDG, 28.01.2016, 11h02