Vendredi 2 octobre avait lieu dans plusieurs villes du Mexique de nombreuses manifestations pour commémorer le massacre de centaines d’étudiants par l’armée le 2 octobre 1968 à Tlatelolco, la veille des jeux olympiques de Mexico. A cela s’est ajouté l’anniversaire des 43 étudiants d’Ayotzinapa disparus (au moins 6 morts et 23 blessés retrouvés) dans l’Etat de Guerrero l’an passé.
A Mexico et à Oaxaca, les manifestations ont débouché sur une conflictualité incendiaire envers l’Etat: à Mexico, 5000 policiers étaient mobilisés. Entre 100 et 300 encapuchados, qui répondaient à l’appel à la manif « 2 octobre, on n’oublie pas », ont attaqué avec de pierres et des cocktails molotov les flics qui protégeaient les environs du Palais National à Zócalo. Les affrontements ont duré que quelques minutes. Il y a eu entre 3 et 10 interpellations selon les médias du pays. A Oaxaca, plusieurs banques (notamment une agence ‘Santander’ et une succursale ‘Banorte’), au moins deux concessionnaires automobiles (dont un de ‘Mazda’ et l’autre de ‘GMC’) et leurs voitures exposées ont été attaqués. Des magasins ont également eu leurs vitres détruites. Un magasin de bouffe a été pillé. Environ 53 émeutiers présumés (dont 10 mineurs et femmes) ont été interpellés à Oaxaca. La plupart font l’objet de poursuites pour « actes de vandalisme, tags sur bâtiments publics, agences commerciales, monuments historiques, etc… »
Mardi 22 septembre, des protestations étudiantes avaient eu lieu dans l’Etat de Guerrero. Alors que des étudiants et parents s’apprêtaient à monter dans une dizaine de bus afin de rejoindre la manifestation à Chilpancingo (la capitale), les flics ont eu la mauvaise initiative d’intervenir en bloquant l’accès routier de Tixtla à la capitale d’Etat : à la suite de quelques vaines tentatives de parents d’élèves de négociers l’accès auprès des flics, près de 200 jeunes masqués ont lancé des molotovs et pétards sur les 200 flics qui bloquaient l’accès. Les affrontements ont laissé cinq agents de l’Etat en mauvais état (« traumatismes crâniens, plaies et contusions ») et deux jeunes manifestant-es blessé-es. La veille au soir, les bureaux du procureur (« La Fiscalia ») à Chilpancingo ont été attaqués et saccagés par un groupe de jeunes encapuchados.
[Reformulé de la presse mexicaine, 22/09 et 02 & 03/10/2015]