Archives par étiquette : La Discordia – Bibliothèque anarchiste
[Paris] Communiqué de la Discordia après des « dégradations »
Des « tags » sur la bibliothèque anarchiste La Discordia
Comme prévu de longue date, mardi 26 janvier, s’est tenu à La Discordia le débat intitulé « Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique ». Nous voulions nous confronter avec d’autres sur un sujet qui est au carrefour de la confusion actuellement répandue entre condamnation du racisme et défense de la religion. Les réflexions communes ont été intéressantes, et la soixantaine de camarades et compagnons qui sont venus (promis, la prochaine fois on louera un lieu plus grand, et avec plus de chaises !) a démontré que pas mal de monde se retrouve dans cette nécessité de la critique révolutionnaire des religions, toutes les religions, même l’islam, que d’autres voudraient nous refourguer comme la « religion des opprimés ».
Cependant, en arrivant mardi après-midi, on a vu que la devanture de la Discordia avait été taguée, probablement dans la nuit. Des A cerclés (merci !) et des invectives (« fafs » et « racistes ») particulièrement mal écrites et pensées à la bombe de peinture noire. Le tout accompagné d’un feuillet de « revendication », affirmant que nous véhiculerions « des théories racistes et islamophobes » et que nous serions « la courroie de transmission des idéologies du pouvoir », etc. Enfin, on ne va pas vous recopier toutes leurs âneries, qui ont bien fait rire tout le monde. Si vous voulez les lire, passez rire un coup (ou nous attaquer nous-mêmes plutôt que des murs) à la bibli, lors de nos permanences et discussions.
La réponse à ces insultes à été le succès de la discussion du mardi 26, mais aussi de toutes les autres. Pour la faire courte, les tags insultants (et difficilement lisibles) ont été effacés en cinq minutes (niveau pratique, c’est pas encore ça les minots !), les A cerclés resteront ! Nos voisins aussi ont bien rit de vos conneries, comme quoi, vos exploits n’ont strictement aucune incidence sur rien ni personne, hormis contre vous-mêmes et votre rance crèmerie.
Au passage, encore une petite remarque pour les courageux tagueurs/humoristes : si vous n’avez pas été filmés par la DGSI c’est parce que nous avions pris et détruit la caméra qui nous surveillait (bien avant la promulgation de l’état d’urgence). Chacun pourra apprécier la différence entre ceux qui s’en prennent (pathétiquement) à une bibliothèque anarchiste déjà menacée par la répression, et ceux qui sont en proie à des problématiques plus sérieuses.
Aucun autre tag n’a été relevé dans le quartier, ni sur des banques, ni sur des commissariats, ni des écoles travaillant avec la DGSI, ni sur des églises, synagogues ou mosquées. Une grande attaque révolutionnaire, donc, contre des anarchistes, donc. Si nous nous attendions à des « attentions » de ce type (nous pensions à quelque chose d’un peu plus « conséquent »), cela ne nous freinera aucunement dans la tentative d’élaborer, partager et diffuser des discours révolutionnaires clairs, sans complaisance avec aucune forme de pouvoir, y compris la religion, et sans remords dans la critique des compromis politicards de certaines franges du « milieu », au contraire !
Une pensée pour ces « fafs » d’incroyants, qui, de Téhéran à Saint-Denis, sont aujourd’hui traités d’« islamophobes » tant par de redoutables puissances, que par la petite bourgeoisie universitaire arriviste française qui ne connaît du racisme que celui de sa propre classe, et qui n’a montré pour seule pratique, en une dizaine d’année, que la capacité à écrire un tag illisible sur la façade d’une bibliothèque anarchiste et de s’organiser avec des autorités religieuses pour… organiser des conférences. Une pratique à la hauteur d’un discours.
De toute évidence, si on constate froidement le traitement que l’État réserve à des révolutionnaires athées d’un coté, et à la gauche racialiste/théocompatible de l’autre, on comprend rapidement qui peut réellement être qualifié de « courroie de transmission des idéologies du pouvoir » : ceux qu’il réprime habituellement ? Ou plutôt ceux à qui il offre des chaires dans ses universités et des postes d’encadrement dans ses institutions (en effet, cette galaxie est principalement composée d’universitaires et de cadres de la moyenne et haute bourgeoisie, immigrée ou non).
Pas étonnant donc, que leur cœur de cible politique n’ait ni respect ni oreille pour cette maison close post-moderne, comme l’ont prouvé tous les soulèvements récents, qui n’ont eu cure des raisonnements alambiqués de nos pieux universitaires, du Bahrein à Baltimore, en passant par Durban.
Pour finir, merci à toutes celles et ceux qui se sont pointés et qui se pointeront encore. Merci également à toute personne possédant des informations sur nos artistes engagés mais quelque peu pleutres, car incapables d’assumer leurs propos en face.
Nous appelons celles et ceux pour qui comptent les idées et pratiques révolutionnaires, qu’ils soient anarchistes ou non, à redoubler l’offensive contre cette nouvelle réaction, et à exprimer leur solidarité avec ceux qui se retrouvent dans le viseur de ces New Born réactionnaires, en prenant leur part de la critique, et du peu de courage qu’elle nécessite. Et en coupant court aux tentatives d’isolement des révolutionnaires anti-religion (n’est-ce donc plus un pléonasme?).
Contre toute forme de pouvoir, contre toute religion et tout racisme,
vive la révolution et vive l’anarchie !
Le 29/01/2016,
Quelques bibliothécaires de la discorde.
ladiscordia.noblogs.org
ladiscordia@riseup.net
[Reçu par mail]
[Discussion] Islamophobie: du racket conceptuel au racket politique – Mardi 26 janvier 2016 à ‘La Discordia’
Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique
Mardi 26 janvier 2016 – 19h à ‘La Discordia’ (45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris), Métro Place des Fêtes (lignes 7bis et 11 du métro).
Le concept d’islamophobie est un racket sémantique et politique qui se situe au carrefour de deux camps conceptuels, celui du religieux et celui du racisme. Son but est en effet d’enlever toute légitimité à la critique de la religion musulmane (et donc, par glissement, aux religions en général), taxant systématiquement toute critique de racisme envers les croyants (réels ou supposés). De nombreux soi-disant « révolutionnaires » se sont réappropriés ce concept et, par conséquent, l’aveuglement face au rôle autoritaire et pacificateur de toute religion.
Alors que nos pieux « révolutionnaires » nous parlent d’« islamophobie » à toutes les sauces, les fachos du printemps français nous parlent, eux, de « cathophobie », d’autres encore de « négrophobie » ou de « judéophobie ». Chacun tente son petit racket politique sur l’antiracisme. Chacun a sa petite oppression et ses petits particularismes à mettre en avant, toujours en concurrence avec ceux des autres, approfondissant les divisions entre exploités. Et surtout, plus personne ne parle de la lutte contre le racisme en tant que tel, et sous toutes ses formes.
Refuser ce raccourci conceptuel est un point de départ pour s’opposer à toutes les religions, y compris l’islam, présenté à tort par les défenseurs du concept d’« islamophobie » comme la religion des opprimés (comme le catholicisme irlandais ou le bouddhisme tibétain à d’autres époques). Il s’agit alors de nous faire passer la religion comme élément d’émancipation dans le pire des cas, et dans le moins pire, de faire passer l’idée que la religion n’est pas, en soi, un outil de domination séculaire au service de l’ordre. Derrière cela se cache l’idée que les rapports de domination, lorsqu’ils sont portés par de supposés « opprimés », deviendraient émancipateurs.
Parce que la religion reste un problème majeur pour ceux et celles qui veulent une transformation radicale de ce monde, sa critique est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais. Parce qu’il n’y a pas de « religions des opprimés », seulement des religions qui oppriment.
Suggestions de lecture :
-
Cassandre, Nos « révolutionnaires » sont des gens pieux, janvier 2016
- Bakounine, Dieu et l’État, 1882
- Claude Guillon, Et “Dieu” créa l’”islamophobie”, août 2015
- Jérôme Locura, Chers révolutionnaires, entre le sacré et le profane, il faut choisir, janvier 2016
- Kyokai, Lettre sur les attentats, la question des cités et de la religion adressée à quelques amis anglophones, novembre 2015
- Ni Dieux ni maîtres, encore et toujours !, Lucioles n. 21, février 2015
- Moralistes, allez vous faire foutre !, Lucioles n. 1, novembre/décembre 2010
- Ni loi ni sharia, Hors Service (Bruxelles), n. 28, 23 juin 2012
- Camarades, contre l’Etat et tous les prêtres, Vive le blasphème !, 11 janvier 2015
- Une université islamique en ville ? Brecce, n.2, avril 2015
Le site: ladiscordia.noblogs.org
[Paris] Programme des discussions à ‘La Discordia’ – Décembre 2015 / Janvier 2016
État d’urgence et après ?
Lundi 7 décembre 2015 -19h
Les mesures d’État d’urgence (interdictions de manifestations et la répression qui s’en suit, perquisitions administratives et assignations à résidence, etc.) commencent à frapper aussi les milieux « subversifs », en plus de la répression « habituelle » et de celle spécifique au déroulement de la COP21.
Nous voulons proposer un moment pour échanger des informations techniques, mais aussi développer des réflexions et chercher des pistes pour répondre à cette escalade répressive et sécuritaire. Non pas dans une simple perspective anti-répression, mais encore et toujours dans l’optique de partir à l’assaut de ce monde. Ce sera également l’occasion de partager des informations et des connaissances pour mieux s’armer face à cette situation, encore inédite pour la majorité d’entre nous.
Kurdistan, Catalogne, Pays Basque, Palestine … : Nationalisme ou anationalisme ?
Mardi 15 décembre 2015 -19h
Depuis toujours nous avons pu voir des révolutionnaires succomber aux sirènes nationalistes diverses, à partir du moment où elles revêtent certains concepts éculés tels que « luttes de libération nationale », « droit à l’auto-détermination », « peuples en lutte », « anti-impérialisme », etc.
Parfois on pourrait mettre cette naïveté sur le dos de l’exotisme, mais lorsque ces soutiens sont dirigés vers des mouvements qui sont tout près de nous, on se dit qu’il y a autre chose.
Que ce soit le Kurdistan, la Catalogne, le Pays Basque, la Palestine et d’autres encore, nous voyons le même désir nationaliste de limiter une population à une pseudo « histoire » (en fait, un imaginaire figé et romancé), un territoire, une langue voir une religion, et surtout, à un destin et un projet commun pour lesquels des gens sont prêts à se sacrifier.
Dans ces mouvements de « libération » nationale, le moteur est ce désir de devenir à son tour celui qui détient le pouvoir, celui qui impose sa « culture », sa vision du monde, sa langue. Prendre simplement la place de ceux qui ont le pouvoir, et désigner comme étrangers, indésirables, ennemis, ceux qui dominent aujourd’hui la petite nation homogène et imaginaire à laquelle on s’identifie. Car c’est bien le problème, l’idée abstraite d’un ensemble de population homogénéisé, et une vision manichéenne de la domination basée sur le postulat d’un État dominant contre le petit peuple mythifié en lutte, et qui ne connaîtrait soi-disant pas de rapports internes de domination.
Ce que nous voulons mettre en avant c’est le refus de ces schémas nationalistes simplistes, qui ne luttent pas contre l’État et le capitalisme, mais qui n’ont que le désir de créer d’autres États servant leurs petites nations imaginaires, et surtout, leurs petits intérêts. L’idée de « nation des opprimés » est donc un oxymore.
Suggestions de lecture :
- Benedict Anderson, L’imaginaire national : réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme. Editions La Découverte, 2002.
- Karim Landais, Anarchisme, nation, identité, culture – Régionalisme, nationalisme et anarcho-indépendantisme. Orphéo Editions, 2008
- Rudolf Rocker, Nationalisme et culture. Éditions libertaires, Éditions CNT-RP, 2008.
- L’albada Social, Ni catalanistes ni espagnolistes
- André Dréan, Etat, nation, religion… Trois piliers de la domination mondiale
- Aviv Etrebilal, Aux origines du pouvoir
Des révoltes dans la Chine d’aujourd’hui
Dimanche 10 janvier 2016 – 19h
Pendant longtemps, après la répression implacable des tentatives d’insurrection de la fin des années 1980, tout semblait tourner au mieux pour les maîtres de la domination en Chine continentale, combinant la tradition mandarinale de l’État, reprise en grande partie par Mao et ses héritiers, et la modernisation du capital. Or, depuis quelques années, l’azur du « socialisme de marché » est de plus en plus troublé par l’apparition de foyers de résistance et d’insoumission, parfois très violentes, dans les villes mais aussi dans les campagnes. Quelles sont les particularités de ces combats, leurs forces, leurs faiblesses, telles que nous pouvons les appréhender en tenant compte de l’histoire et de la situation en Chine ? Ce sont les pistes que nous vous proposons d’explorer ensemble. Non pas pour faire œuvre d’historiens et de politologues mais parce que, pour paraphraser Bakounine : « Si ma liberté est mienne, elle dépend aussi de celle des autres. »
Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique
Mardi 26 janvier 2016 – 19h
Le concept d’islamophobie est un racket sémantique et politique qui se situe au carrefour de deux camps conceptuels, celui du religieux et celui du racisme. Son but est en effet d’enlever toute légitimité à la critique de la religion musulmane (et donc, par glissement, aux religions en général), taxant systématiquement toute critique de racisme envers les croyants (réels ou supposés). De nombreux soi-disant « révolutionnaires » se sont réappropriés ce concept et, par conséquent, l’aveuglement face au rôle autoritaire et pacificateur de toute religion.
Alors que nos pieux « révolutionnaires » nous parlent d’« islamophobie » à toutes les sauces, les fachos du printemps français nous parlent, eux, de « cathophobie », d’autres encore de « négrophobie » ou de « judéophobie ». Chacun tente son petit racket politique sur l’antiracisme. Chacun a sa petite oppression et ses petits particularismes à mettre en avant, toujours en concurrence avec ceux des autres, approfondissant les divisions entre exploités. Et surtout, plus personne ne parle de la lutte contre le racisme en tant que tel, et sous toutes ses formes.
Refuser ce raccourci conceptuel est un point de départ pour s’opposer à toutes les religions, y compris l’islam, présenté à tort par les défenseurs du concept d’« islamophobie » comme la religion des opprimés (comme le catholicisme irlandais ou le bouddhisme tibétain à d’autres époques). Il s’agit alors de nous faire passer la religion comme élément d’émancipation dans le pire des cas, et dans le moins pire, de faire passer l’idée que la religion n’est pas, en soi, un outil de domination séculaire au service de l’ordre. Derrière cela se cache l’idée que les rapports de domination, lorsqu’ils sont portés par de supposés « opprimés », deviendraient émancipateurs.
Parce que la religion reste un problème majeur pour ceux et celles qui veulent une transformation radicale de ce monde, sa critique est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais. Parce qu’il n’y a pas de « religions des opprimés », seulement des religions qui oppriment.
[Publication] Quelques considérations sur la récente mode racialiste
Texte écrit à l’occasion de la discussion publique à « La Discordia », Ni racisme, ni racialisme, ni races : Sur la récupération du racisme par la gauche (et vice-versa).
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Contre le racisme ou pour les races ?
Le 31 octobre 2015 a eu lieu, à Paris, la « Marche de la dignité et contre le racisme ». Cette marche a été une espèce de vitrine (et à servi à mesurer les capacités de mobilisation) de la galaxie racialiste qui sévit, depuis quelques temps de façon plus visible, dans le champ politique/associatif français.
Le comptage est vite fait : pas plus de 3500 personnes, tandis que les organisateurs en espéraient plusieurs dizaines de milliers. Signe que les prolétaires issus de l’immigration non européenne, auxquels ces groupuscules d’universitaires et de militants associatifs voudraient s’adresser, se foutent de cette tentative de récupération politique et refusent de fait de servir de main d’œuvre (heureusement).
Cette marche aurait soi-disant été appelée par le MAFED, un collectif de femmes « racisées » (c’est à dire issues de l’immigration non européenne – et de ce seul fait victimes des discriminations racistes autoproclamées par principe, sans aucune prise en compte de leurs positions sociales [1], dont la porte-parole est Amal Bentounsi. Il n’y a plus besoin de démontrer que ce collectif est une structure fantoche et que cette marche a été appelée publiquement à l’occasion du dixième anniversaire du Parti des Indigènes de la République, en mai dernier [2]. Elle aurait voulu être (sans portant y parvenir) le tapis rouge déroulé aux idées racialistes au sein de l’extrême gauche, de l’« ultragauche », de la galaxie associative et même de toute l’aire à prétention « radicale ».
Mais qu’est ce c’est que cette nouvelle mode, le « racialisme » ?
Les racialistes, ces récupérateurs de gauche du racisme, veulent, tout comme les racistes tout court, insérer les individus avec leurs unicités dans des cases : les races. Ces cases raciales sont censées découper l’ensemble de l’humanité selon des critères anthropomorphiques ou culturels. Mais qui établit les critères, parmi les innombrables qui me différencient d’autrui, m’en rapprochent suffisamment pour dire qu’on appartient à une même « race », « nation » ou culture ? La couleur de ma peau, de mes cheveux, de mes yeux ? Une des langues que je parle (tout en sachant que je pourrais en apprendre plein d’autres) ? Un bout de papiers qu’un quelconque État a voulu ou pas me donner ?
Le racialisme est en effet le frère jumeau du racisme, mais avec le signe de valeur inversé. Je subis le racisme à cause de mon aspect physique ou autre ? À quoi bon lutter contre le racisme en affirmant quelques simples vérités, comme le fait que les races n’existent pas, mais sont des inventions tellement utiles aux différents pouvoirs pour garder la main sur les exploités ? Mieux vaut, nous disent certains intellectuels relativistes qui croient vivre dans les ghettos des États-Unis de l’après-guerre, accepter ces discours immonde, affirmer la séparation des uns des autres selon des lignes raciales. Il suffit juste, pour se différencier du Ku Klux Klan, de maintenir que « black is beautiful » tout en reprenant le fond de leur concept de « suprématisme blanc » (vous pouvez remplacer le classique américain « blanc » par n’importe quelle identité, plus ou moins réelle, plus ou moins fantasmée et le jeu est fait !) ou, encore mieux, de demander des flics issus des minorités, des patrons « racisés », des juges communautaires (quant aux « religions des opprimées » il y en a déjà pas mal !).
Le P.I.R. et sa porte-parole, Houria Bouteldja, salariée de l’Institut du Monde Arabe, ont à maintes reprises montré de quel côté ils se placent. Racialisme, antisémitisme, misogynie et homophobie sont monnaye courante dans les discours de ceux qui voudraient se présenter comme les porte-paroles des couches populaires issues de l’immigration non européenne. Le P.I.R. se situe complètement dans un camp sémantique et conceptuel basé sur le concept de « race ». Ils rassemblent sous le terme de « traître » Christine Taubira et Rachida Dati. Les deux ont en commun principalement le fait d’être des politiciennes et de d’être ou d’avoir été garde des Sceaux, ce qui devrait les rendre particulièrement haïssables, notamment si, comme certains collectifs ayant participé à la marche du 31 octobre, ont veut protester contre l’impunité policière. Mais pourquoi «traîtres»? «Traîtres» de quoi? Elles n’ont trahi personne : elles appartiennent à la classe dominante (à deux clans politiques concurrents de cette même classe dominante) et leur rôle Place Vendôme est (a été) d’enfermer des personnes issues, pour la plupart, des exploites. Elles sont deux ennemies pour ceux-ci, point barre. Eh, bien, pour nos racialistes, elle seraient des « traîtres » à leurs « races » respectives ! Elles auraient rejoint « les blancs » (tous confondus racistes et dominants) contre les « racisés » Noirs/Arabes/musulmans. Il n’y a pas, dans cette vision manichéenne, de responsabilité individuelle et l’existence même de classes sociales est niée, remplacée par les races (ou « races sociales »). Ainsi, le « prolétariat blanc » (et là ce qui compte n’est pas le premier terme, mais bien le deuxième) dans son ensemble est responsable, pour Sadri Khiari, le théoricien du P.I.R., de la montée en puissance du Front National dans les années 1980. Il parle à ce propos d’une « résistance populaire blanche » aux tentatives d’émancipation des « postcolonisés » [3] (notamment à la «Marche pour l’égalité et contre le racisme » de 1983). Dans cette pseudo-analyse, le seul trait commun d’être « blancs » rendrait toute une grosse partie de la population coupable de connivence avec le FN et, plus en général, de porter des positions de « dominants » sur les « indigènes ». Là aussi il y a une arnaque sémantique qui joue sur le concept de « luttes des races sociales », que aussi Houria Bouteldja a utilisé, entre autre, dans son allocution pour les dix ans du PIR. Mais reprenons les mots de Khiari:« La question qui nous importe exclusivement est celle-ci : qu’est-ce qui spécifie la relation sociale qui produit et oppose, dans le même temps, des groupes sociaux hiérarchisés qui se pensent et s’opposent comme races, délimitées par des différences imaginées et réifiées ? À travers quelles logiques sociales, quelles confrontations politiques, l’illusion des races dénoncée par les antiracistes recouvre-t-elle une réalité sociale tout à fait concrète, la lutte des races sociales ? » [4]. Khiari évacue ici d’emblée la question de la non existence des races humaines et de l’origine réactionnaire de la théorie des races. Il nous dit que les races sont là parce que des groupes sociaux se pensent en ces termes… Quelle finesse ! Et les groupes de hooligans des différentes équipes de foot, qui eux aussi sont des « groupes sociaux qui se pensent et s’opposent par des différences imaginées et réifiées », on les utilise aussi pour comprendre le monde parce que « ils luttent » ? Khiari et consorts s’approprie le concept de race en l’hybridant avec celui de lutte sociale, mais en faisant cela le résultat est de cautionner la théorie de la race tout en collant dessus des caractéristiques sociales qui ont comme but de la rendre acceptable par l’extrême gauche.
En plus, cette catégorie de « race sociale » est assez floue pour y faire entrer tout ce qu’on veut. Regardons ce que le P.I.R. appelle « indigènes » : « Noirs, Arabes et musulmans » [5]. Entrent ici en jeu une catégorie basé sur un aspect physique, une basée sur une supposée appartenance culturelle et une sur l’appartenance religieuse. Le seul point commun à ces trois catégories déjà absolument foireuses en elles-mêmes serait l’opposition au « pouvoir raciste » qu’on identifie non pas à un rapport social, mais d’emblée aux « blanc », et le tour est joué !
Une marche pour quoi faire, donc ? Pour se présenter comme « le nouveau visage de l’antiracisme », comme ils le disent. La volonté évidente du pot pourri composé de groupuscules et d’associations appelant à la marche du 31 octobre est en effet celle de s’approprier de la légitimité morale du combat contre le racisme. Un combat qui, au delà des tentatives de récupération politicienne, a été jusqu’ici mené par des révolutionnaires et par les intéresses eux-même, comme les feux de novembre 2005 ou ceux de Venissieux dans ces lointaines années 81 et 83 nous montrent très bien. Une simple tentative de racket politique aux issues complètement réformistes, donc, auquel la gauche nous a depuis longtemps habitués ?
Mais cette marche est peut-être aussi une tentative de fédérer du monde autour du PIR, pour lui donner une « vraie » existence de parti politique, à des fins électorales ou de lobbying. Ils ne se contenteraient plus du « bruit médiatique » qu’ont toujours suscité leurs prises de positions merdiques ? Suivant l’air du temps (une forte attention médiatique, ainsi qu’au sein de l’« ultragauche » pour l’ « islamophobie ») le PIR cherche-il de faire le grand coup ? Il y a certainement tout cela, mais pas que.
La suite à lire en pdf trouvé sur le site de la bibliothèque anarchiste La Discordia.
Notes:
[1] Quelques exemples : profs et chercheuses à la fac, comme l’historienne Françoise Verges (issue de la puissante famille mandarinale qui pendant deux génération a géré La Réunion pour le PCF), figures publiques comme Amal Bentounsi, jokers féminins du fondamentalisme islamique comme Ishmane Chouder (du sinistre mouvement religieux Participation et Spiritualité Musulmane et que la commission Droits des Femmes de Sud Éducation Créteil ne se gène pas pour inviter à ses stages de formation, comme pour le stage « Féminisme, anti sexisme et questions de genre » en février 2015) ou encore la chercheuse et « féministe musulmane » Hanane Karimi (qui écrit des textes pour le Centre de recherche sur la législation islamique et l’éthique, dirigé par Tariq Ramadan).
[2] Comme il le disaient dans l’appel pour l’anniversaire.
[3] Sadri Khiari, La contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy, La Fabrique, janvier 2009 ; p. 186 et 188.
[4] Ibid ; p. 21.
[5] Un exemple parmi plein d’autres : « Notre priorité : unir les Noirs, les Arabes et les musulmans », dans « Face au pouvoir raciste qui oppose les Noirs et les Arabes, construisons l’unité de tous les anticolonialistes ! », rubrique « Mieux nous comprendre », sur le site du P.I.R.
[Paris XXème] Programme de novembre à la bibliothèque ‘La Discordia’
Les discussions du mois dernier étaient intéressantes, pour le mois de novembre, nous souhaitons continuer ce parcours de réflexion. Il y aura donc trois discussions ce mois-ci, dont certaines peuvent parfois faire écho à d’autres pour poursuivre sur des questionnements importants (intervention révolutionnaire en temps de seconde guerre mondiale, tendances réactionnaires pour la conservation des valeurs bourgeoises ou d’un territoire, l’immonde concept de « race » cher à la sociobiologie, etc) par de nouvelles portes d’entrée, et toujours l’occasion de partager quelques lectures nourrissantes et de se rencontrer par le débat.
La bibliothèque sera ouverte comme d’habitude, en plus des discussions, tous les lundis de 16h à 20h, pour tout ce qui concerne l’accès aux livres, brochures, tracts, journaux, revues, archives etc. et pour récupérer du matériel d’agitation (tracts, affiches, bulletin Lucioles, stickers, etc.) Mais aussi, tout simplement, pour discuter, partager des actualités et des causeries informelles. Ce mois-ci, avec un peu de chance, vous ne serez pas filmés.
Ce jeudi, un apéritif de soutien aura lieu, n’hésitez pas à passer, celles et ceux qui le veulent peuvent ramener de quoi grignoter ou boire un verre à la bonne franquette.
Le programme de novembre sur le blog.
N’hésitez pas à relayer, faire tourner.
Toujours du coté de celles et ceux qui se battent contre ce monde de flic et de fric,
Les discordistes.
[Reçu par mail]
[Paris] Adresse à nos voisins, à la direction et aux salariés de l’école Montessori « Plaisir d’enfance »
Nous nous sommes déjà croisés, ici rue du Pré-Saint-Gervais, où depuis mai, se situe la bibliothèque anarchiste La Discordia. Certains parmi vous sont passés nous rencontrer, d’autres ont reçus des tracts et des journaux sur la Place des Fêtes ou à Belleville, d’autres encore sont devenus ou sont en train de devenir des habitués de la bibliothèque. La semaine dernière, un dispositif de surveillance, avec une caméra rivée sur notre porte a été trouvé à l’intérieur de l’école d’en face (puis documenté et détruit), installé par les services « anti-terroristes » de la DGSI, avec la bénédiction et la discrétion de la direction de l’école.
Ainsi, depuis juillet, tous (nous, le personnel de l’école, les gens du quartier, ceux qui vont chercher leurs enfants à l’école) avons été filmés par des barbouzes. Quand nous entrions ou sortions de la bibliothèque, quand vous entriez ou sortiez de chez vous, quand vous veniez chercher vos enfants à l’école… Qu’en pensez vous ? Et que doit-on penser d’une école, « Plaisir d’enfance », qui laisse filmer ses voisins sans broncher, qui prête aimablement ses locaux à des espions inconnus pour y installer une caméra planquée ?
Au lieu de s’excuser face à nous tous qui vivons dans ce quartier et aussi face à vos enfants, qui sont accueillis dans un établissement qui laisse ses portes grandes ouvertes aux barbouzes, que fait la direction de l’école ? Nous apprenons dans la presse qu’ils ont déposé une main courante au commissariat, et pour couronner le tout, que ce n’est pas à cause de l’intrusion de la DGSI, mais « à cause de l’intrusion des militants dans l’établissement » (Libération de ce samedi 10 octobre). Ils avaient pourtant obtenu un rendez-vous avec la directrice financière et administrative Muriel Emery, qui a fini par tourner à la « négociation » téléphonique avec François Figueroa, trésorier, pour se voir confirmer qu’une certaine « Annie », la directrice générale, avait donné l’autorisation explicite à des espions, engageant ainsi la responsabilité de toute l’école, de placer un dispositif technologique de surveillance de pointe en direction de la bibliothèque anarchiste d’en face, branchée à l’électricité de l’école, et connectée à son réseau wifi pour envoyer les images en direct au QG de l’antiterrorisme à Levallois-Perret.
Les responsables de cette école, parait-il, fervents défenseurs de méthodes pédagogiques qui entendent « favoriser l’autonomie de l’enfant » (dans un monde où l’autonomie est un crime), nous montrent bien ce qu’ils valent, au fond. La leçon du jour pour vos élèves : « Avec l’Etat, soyez toujours de bons collaborateurs, avec la police de bons délateurs – respectez toujours l’uniforme des assassins ». Une idée de l’autonomie qui n’est pas piquée des hannetons.
Au passage, les « fameux » policiers qui se sont présentés à la direction de Plaisir d’Enfance début juillet ne répondent même plus au numéro de téléphone qu’ils ont laissés. Ils ont peut-être peur du scandale qui plane sur eux depuis que nous avons trouvé la caméra qui nous (et vous) espionnait et que la nouvelle est sortie, malgré nous, dans la presse ? Parce que cette caméra, quoique nous ait dit mardi dernier la direction de l’école, a été posée illégalement. Et on constate que lorsqu’on découvre leurs sales magouilles, les barbouzes se cachent (et laissent leurs petits collaborateurs dans le pétrin). Ils font les morts, ce qui leur va bien.
Celles et ceux d’entre-nous qui ont rendu visite à l’école mardi avaient privilégié pour première option le dialogue, probablement avec des illusions (certes fortement angéliques…) basées sur l’épithète « Montessori » que l’école s’attribue (cette méthode d’éducation dite « ouverte », souvent associée aux idées « libertaires »…). Et nous nous sommes retrouvés face à un ridicule déni et des assertions philosophiques creuses sur la légalité, ainsi que des mensonges sans vergogne sur la présence « onirique » d’une réquisition judiciaire fantoche (dont nous attendons toujours d’en voir la couleur, si toutefois elle existe vraiment). À l’adresse de la direction : si jamais vous la retrouvez, vous saurez où nous l’envoyer, à l’adresse précise que vous avez donné consciencieusement aux gardiens de la paix, qui ne se priveront pas d’en profiter pour nous harceler et menacer l’existence de ce lieu ; une bibliothèque anarchiste, faite par des gens qui refusent d’être filmés, fichés et séquestrés par l’État, que ce soit « légal » ou « illégal », une distinction qui n’apporte ni n’enlève rien au ressentiment de cette vie barbelée.
Et que la direction ait pensé « que c’était pour filmer des dealers» (Libération), ou pour filmer des anarchistes, ou encore qu’elle ne pense point (vos versions divergent…) ne nous intéresse pas. L’espionnage et le flicage sont des pratiques inacceptables, qui qu’elles touchent et peu importe le but qu’elles servent. Nous promettons de donner la mauvaise pub qu’elle mérite à « cette fameuse école Montessori qui travaille avec les services secrets contre une bibliothèque anarchiste ». Nous comptons bien informer le quartier, nos voisins communs et toutes les personnes sensibles au flicage comme à la judiciarisation de nos vies de ce qu’il s’est passé.
Aux salariés de l’école : Nous n’avons rien contre vous a priori, choisissez votre camp et positionnez vous explicitement face aux choix de la direction. Nous sommes ouverts à la discussion, à la solidarité, à l’entraide entre voisins (promis, on vous préviendra si on retrouve un dispositif d’espionnage contre vos locaux) et même au débat. On pourrait même pardonner à votre kéké d’avoir cru qu’il était le seul à avoir fait du Karaté au collège. Nous aimerions partager avec vous plus que cette amère expérience, sous la chape de plomb de la Raison d’État. Nous pourrions par exemple nous renseigner mutuellement sur les raisons et les modalités de ces surveillances, partager des informations, etc. Nous sommes ouverts tous les lundis à partir de 16h, discutons-en.
La révolution ne sera pas « vidéosurveillée ».
Le 9 octobre 2015,
Quelques bibliothécaires de la discorde.
Bibliothèque anarchiste La Discordia
45, Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris.
http://ladiscordia.noblogs.org/
ladiscordia@riseup.net
[Reçu par mail]
[Paris] A propos d’un dispositif de surveillance trouvé devant ‘La Discordia’, documenté et détruit
Nota Bene (08/10/2015) : Nous nous dissocions entièrement de la reprise de ce communiqué par des sites ou des groupes racistes/racialistes, conspirationnistes et/ou d’extrême-droite en général (comme celui, en l’occurrence, d’Alain Soral). Parfois, les ennemis de nos ennemis sont aussi nos ennemis. Concernant les journalistes : nous n’avons strictement rien à vous déclarer, car comme vous, nous avons choisi notre camp dans la guerre sociale, et ce n’est pas le même.
Fin septembre nous avons mis fin à des doutes sur la présence d’un dispositif de surveillance visant la bibliothèque anarchiste La Discordia dans le Nord-Est de Paris. Un dispositif qui se trouvait dans l’école Montessori « Plaisir d’enfance » située juste en face de la bibliothèque au premier étage dans un cagibi, donnant sur la fenêtre (le dispositif avait la forme d’un « dossier en carton »). Le mardi 6 octobre, nous avons décidé de rentrer dans l’école pour prendre contact avec la direction. Nous finissons avec insistance par obtenir un rendez-vous avec la directrice administrative et financière de l’école. Celle ci, dans un premier temps nie, mais acculée, elle finit par reconnaître (à demi-mot) l’existence du dispositif dans son école (et donc l’autorisation/collaboration de la direction). Après de longues « négociations » avec elle et son supérieur, et de lourds efforts de leur part de temporisation (pour pouvoir « appeler son contact »), nous finissons, après la sortie des classes, par obtenir l’accès au cagibi. Prenant nos responsabilités, nous décidons rapidement de nous emparer du dispositif par la force. Nous nous rendons alors compte que tout le monde est au courant de sa présence dans l’école. Nous réussissons à sortir rapidement malgré quelques « résistances ». Le kéké de l’école est sorti pour regarder où nous allions afin de faciliter encore plus (et une fois encore), le travail des flics. Nous apprenons par ailleurs que le dispositif était en place depuis au moins la deuxième semaine de juillet 2015.
Considérations techniques
Le dispositif était sous la forme d’un boîtier rectangulaire, bruyant (ventilateurs) d’environ 40x25x25 cm en plastique dur, branché sur secteur (sans batteries). Le boîtier présente un trou d’environ 4 cm de diamètre pour la caméra, trois câbles en sortaient au bout desquels se trouvaient deux antennes à pointe (probablement des capteurs sonores) et un troisième capteur petit et carré. À l’ouverture du boîtier, nous découvrons du matériel technologique de pointe :
• Un routeur wifi avec deux cartes SIM (Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo.
• Un processeur.
• Un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange (ce qui signifie que les données n’étaient pas stockées mais transmises en direct).
• Une camera avec deux niveaux de zoom, commandable à distance.
• Et d’autres types de matériels que nous ne sommes pas parvenus à identifier (mais que vous trouverez sur les photos téléchargeables ci-après).
Nous mettons à disposition une certaine quantité de photos en invitant les personnes capables, à partager leurs connaissances techniques sur le sujet : 1 et 2.
Pour conclure
Ces dispositifs qui ont d’abord pour but de surveiller, ont aussi comme objectif secondaire celui de nous faire peur et de nous apprendre à nous limiter nous-mêmes. Mais cela ne marche pas. Ce ne sont ni la peur ni la répression qui déterminent nos pratiques, mais seulement nos idées. Quoi qu’il en soit, il est logique de soupçonner que ce type d’« attention » (somme toute, assez banale) touchera encore La Discordia comme tout autres lieux considérés comme subversifs par l’État.
Nous savons, par exemple, que d’autres dispositifs de surveillance ont été découverts ces dernières années dans différents endroits en France (Montreuil, Cévennes, Lille, etc.). Mais nous ne le savons que par « copinage » alors qu’il nous paraît très important de rendre ces informations publiques afin qu’elles puissent profiter à tous, plutôt que de s’enfermer dans des réflexes imbéciles et contre-productifs de panique.
Pour la DGSI et leurs amis : si vous cherchez votre matériel, vous le retrouverez, en pièces détachées, à quelques mètres de profondeur, dans le canal de l’Ourcq, au niveau de la rue de Nantes. Bonne pêche ! (on a toujours rêvé de voir des porcs flotter)
Des livres, pas des flics !
Quelques participant/es à La Discordia.
ladiscordia@riseup.net
http://ladiscordia.noblogs.org/
[Reçu par mail]
[Paris XIXème] Programme des discussions à ‘La Discordia’ – Octobre 2015
Allende, ou comment la social-démocratie chilienne a préféré le putsch militaire à la révolution
Jeudi 15 octobre 2015 – 19h
“Nous vous avertissons […] que vous serez responsable d’avoir mené le pays non pas à la guerre civile qui est déjà en plein développement, mais au massacre froid, planifié de la classe ouvrière la plus consciente et la plus organisée d’Amérique latine”.
Voilà comment se termine la lettre des cordons industriels (une coordination autonome territoriale d’ouvriers) au président Allende, quelques jours à peine avant le coup d’État qui inaugurera 17 ans de dictature militaire.
Notre objectif est de déboulonner les illusions au sujet de la démocratie socialiste d’Allende. De s’intéresser à ce qui s’est passé de 1970 à 1973, à la répression du mouvement révolutionnaire, et comment le “camarade Allende” a préféré laisser la bourgeoisie et les militaires gagner du terrain, au détriment d’un mouvement révolutionnaire en pleine ébullition qui ne voulait pas se contenter d’une social-démocratie tiède. Pinochet n’a pas eu besoin de l’aide de la CIA pour établir la torture au Chili, le socialiste Allende l’avait fait avant lui, torturant et assassinant ceux qui voulaient aller trop loin, et désarmant les ouvriers qui sentaient que le vent tournait dans un très mauvais sens pour eux.
Sociobiologie : quand la science justifie la domination sociale
Mercredi 28 octobre 2015 – 19h
La sociobiologie est la science qui prétend expliquer nos rapports sociaux, nos émotions et nos comportements par des facteurs biologiques, même si elle fait mine aujourd’hui de tenir compte du social. Ses discours portent souvent sur des gènes particuliers, des hormones particulières ou encore, liés aux premiers, sur le fonctionnement de certaines zones du cerveau, qui sont censés expliquer l’existence de nos prétendus « instincts naturels ». Ainsi, les sociobiologistes affirment avoir déterminé quel gène « déclenche » la production de l’hormone qui, à son tour, « stimule » entre autres choses le développement de « l’instinct maternel ». Par suite, ils proposent de palier à la faiblesse, voire à l’absence de tels « instincts » par des kits de survie biologiques, ou même psychologiques. En naturalisant ainsi ce qui relève du social et de l’histoire, la sociobiologie apparaît comme l’un des moyens privilégiés pour domestiquer les individus, sous prétexte de les aider à surmonter les souffrances qui les tourmentent. Elle les empêche de remettre en cause le carcan des rôles qui les écrasent et donc participe au maintien de la domination sociale et étatique.
[Paris] Quelques précisions sur les soirées de discussion à venir à « La Discordia »
Salut à tous et toutes, concernant le débat de ce jeudi soir à 20h, « Les mythes de la résistance », quelques suggestions de lectures facultatives mais intéressantes ont été ajoutées ces dernières semaines. Elles seront également très à propos concernant la discussion de la semaine suivante, « Quel antifascisme aujourd’hui ? ».
Les suggestions de lectures sont attachées aux programme sur le blog de la bibliothèque : http://ladiscordia.noblogs.org/
Au plaisir de se rencontrer, débattre et lutter.
PS : Notre système de souscription mensuelle (prélèvement automatique) a été mis en place, celles et ceux qui le souhaitent peuvent donc maintenant effectuer un prélèvement automatique du montant de leur choix. La Discordia n’est pas gratuite pour celles et ceux qui l’animent, elle est même terriblement chère, elle a donc besoin de soutien.
[Reçu par mail]