Le 9 juin à Santiago du Chili…
« L’idée de Dieu implique l’abdication de la raison et de la justice humaines, elle est la négation la plus décisive de l’humaine liberté et aboutit nécessairement à l’esclavage des hommes, tant en théorie qu’en pratique. »
Bakounine, Dieu et l’Etat, 1882
Jeudi 9 juin 2016 à Santiago s’est déroulée une manifestation de 150 000 étudiants et lycéens, préparée depuis des semaines et organisée par la Confédération des Etudiants du Chili (Confech), afin de réclamer des améliorations du système éducatif. Ce qui devait n’être qu’une énième protestation réformiste a pourtant été marqué par un événement inattendu, la joyeuse contribution d’incontrôlés qui ont saisi l’occasion pour apporter leur petite touche qualitative. Des pillages de magasins tout au long ? Non, cela ne fut pas le cas, malgré une tentative contre une pharmacie. Des saccages incendiaires de bus du Transantiago, comme cela se produit lorsque des enragés s’invitent au bal ? Non, pas plus. Peut-être alors quelques barricades enflammées avec des manifestants cagoulés armés de frondes et de molotovs juste derrière, comme cela arrive régulièrement ? Non, peut-être une autre fois. Malgré tout, ce ne fut pas juste une grande manifestation avec sa petite partie émeutière s’en donnant à cœur joie en lancers de pierres contre les carabiniers. Quelque chose d’un peu différent s’est passé ce jour-là, une figure mythique et symbolique a été détruite publiquement, grâce à un simple pas de côté impromptu.