Ces derniers jours plusieurs personnes ont été convoqué-es ou ont reçu des convocations au commissariat à la suite de manifestations de solidarité avec les migrants. Depuis le début de la lutte des migrants, en juin 2015, l’État cherche à invisibiliser et disperser les migrant-es tout en réprimant la solidarité. De nombreuses personnes solidaires en ont fait les frais que ce soit à la frontière italienne, à Calais ou à Paris.
Au cours de l’été 2015, à Paris, après de nombreuses évacuations de campement, de plus en plus de migrant-es se retrouvent dans des centres d’hébergement gérés par des associations humanitaires, Emmaüs, Aurore, France Terre d’Asile… Très vite, les migrant-es se voient confrontés à de nombreux problèmes : absence de suivi de leur demande d’asile, de nourriture, de transport, interdiction des visites et parfois, personnel raciste et méprisant. Dans ces centres, les personnes sont totalement dépossédées de leur vie et privées de toute autonomie.
En août de l’année dernière, des migrant-es hébergé-es dans un centre Emmaüs de la rue Pernety décident de commencer une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de vie : ils et elles se sentent totalement isolées et oublié-es, leurs démarches n’avancent pas, la nourriture est périmée, les lave-linge en panne, pas de kit d’hygiène… Bien loin des promesses qui leur avaient été faites lors de leur expulsion de la Halle Pajol (18e arrondissement). Le lendemain, ils et elles prennent contact avec des personnes solidaires rencontrées sur un campement et leur demandent de se rendre sur place.
Les migrant-es font savoir au personnel qu’ils et elles souhaitent rencontrer les personnes qui leur ont fait les belles promesses pour qu’elles comparent avec la réalité. Un sit-in se met en place dans le Hall d’entrée du centre. Les employé-es d’Emmaüs appellent leur hiérarchie. La police arrive rapidement sur les lieux, l’association humanitaire ayant crié à la séquestration. Les trois personnes solidaires et un migrant-traducteur sont embarqué-es, placé-es en garde-à-vue pendant 48 h puis transféré-es au dépôt avant d’être libéré-es sous contrôle judiciaire en attente d’un procès. En octobre 2015, ils et elles écoperont de 4 mois de prison avec sursis plus des amendes pour les employé-es d’Emmaüs qui s’étaient porté-es parties civiles.
Les trois personnes solidaires et le migrant-traducteur ont fait en appel de cette décision. Le parquet et les employé-es d’Emmaüs également.
Le procès aura lieu le 3 octobre à 13h30 prochain au TGI de Paris.
Venez nombreux et nombreuses dans la salle d’audience pour les soutenir !
La solidarité est une arme !
Liberté de circulation et d’installation !
[Publié sur paris-luttes, 31 août 2016]