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[Calais] Qui expulse les migrants aux côtés des flics ? [+ infos sur la 1ere journée d’affrontements]

Ccaik6_XIAEaqY9Ils sont arrivés ce lundi matin à 7h et ont donné une heure aux migrants pour partir. 50 fourgons de CRS. 20 ouvriers d’une entreprise de BTP spécialisée dans la démolition [voir détails ci-dessous]. Quelques bulldozers. Un canon à eau. Pour détruire les logements de 100-200 personnes, dans un coin de la jungle. Les gens se sont affrontés aux flics avec des pierres face à un nombre incalculable de tirs de lacrymo. Des incendies ont été allumés dans plusieurs parties de la zone d’expulsion. Le premier incendie a été provoqué par un tir de grenade lacrymogène, les autres par des actes de résistance des résidents.

Les démolisseurs sont partis vers 17h et on s’attend à ce qu’ils reviennent demain [mardi]. Les autorités espère que cette démonstration de force persuadera davantage de personnes à fuir et à partir de la zone vidée.

Ce lundi, le blog Calais Migrant Solidarity a dévoilé dans un article le nom de deux entreprises activement impliquées dans cette énorme opération d’expulsion : il s’agit donc de l’entreprise ‘Baudelet Environnement’ et de l’organisation humanitaire ‘Groupe SOS Solidarités’. Voici les endroits où l’on peut les trouver, ainsi que leurs coordonnées respectifs :

  • BaudeletEnvBaudelet Environnement
    – Centre externe de Calais :
    191, rue Marcel Doret – 62100 CALAIS
    Tél : 03 21 96 56 31
    – Centre externe de Croix :
    49, rue Augustin Telliez – 59170 CROIX
    Tél : 03 20 26 93 20
    – Centre externe d’Hazebrouck :
    76, rue du Moulin – 59190 HAZEBROUCK
    Tél : 03 28 48 60 33
    – Centre externe de Santes :
    Port Fluvial – Avenue N°2 – 59211 SANTES
    Tél : 03 20 37 60 91
    – Centre externe de Dunkerque :
    271, rue du Meunynck – 59140 DUNKERQUE
    Tél : 03 28 60 35 18
    – Centre externe de Bailleul :
    Av. – ZI de la Blanche Maison – 59270 BAILLEUL
    Tél : 03 28 49 15 37

Siège : Lieu-dit «Les Prairies» – 59173 BLARINGHEM

Tél. 03 28 43 92 20 – Fax. 03 28 43 25 25

  • Jean-Christophe-PAILLE-2015-03-13 GroupeSOSGROUPE SOS Solidarités
    Directeur Général : Jean-Christophe PAILLE [cf photo]
    102C rue Amelot
    75011 PARIS
    Tél. : 01 58 30 55 13
    jean-christophe.paille@ groupe-sos.org

[Traduit librement de rabble et complété par LCNE]

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D’autres noms d’institutions qui collaborent à la machine à expulser…

Des hommes à la place des bulldozers. C’est la méthode du ministre de l’Intérieur pour mener à bien son objectif : le démantèlement du plus grand bidonville de France. Ainsi, vendredi 25/02, dès 8 h, une trentaine de maraudeurs sociaux de SOS, d’Audasse, de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration), de OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDSC) ont parcouru les ruelles boueuses de la zone sud de la « jungle » pour persuader les migrants de monter à bord d’un bus qui les conduira vers un centre d’accueil et d’orientation (CAO) (*) dans l’ouest de la France. Il y en a 102 actuellement. […]

La préf’ précise que ces hommes de main des flics ont reçu des coups durant cette journée, se faisant cracher dessus et insultés, et récoltant quelques tags et se faisant arracher leurs gilets….

La voix du nord, 26/02/2016

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Les opérations de démantèlement de la moitié sud de la « jungle » de Calais se sont déroulées ce lundi dans une ambiance très tendue. Des affrontements ont opposé un groupe composé de migrants et d’activistes aux CRS, chargés de sécuriser les démolitions. Au moins une dizaine d’abris ont été détruits par des incendies volontaires. Quatre personnes ont été interpellées et cinq CRS ont été blessés. Les opérations de démolition ont dû cesser aux alentours de 17 h.
Dans la matinée, peu après l’arrivée des forces de l’ordre et des ouvriers de la société de démolition, quelques migrants et militants se sont postés sur les toits des cabanes, pour protester contre leur destructions. « Je refuse de quitter mon logement, explique un Iranien sur le pas de sa porte. Je vais fermer la porte à clé, et s’ils m’obligent à partir, je mettrai le feu ! »

expulsionjunglecalais022016

En milieu d’après-midi, un incendie, dont l’origine est pour l’instant inconnue, a détruit deux abris et une caravane. Le feu a été maîtrisé par les CRS. Un face à face s’est installé entre un groupe de plus de 200 personnes, composé de migrants et d’associatifs, et les forces de l’ordre, qui ont établi un barrage pour permettre aux ouvriers de démolir les cabanes. Un cinquantaine de personnes ont alors formé brièvement un sit-in, pour protester contre ces démolitions.
Peu de temps après, un autre abri a été incendié, volontairement, par des migrants. Attisées par des rafales de vent, les flammes se sont propagées à d’autres cabanes attenantes. Alors que les CRS étaient en train d’éteindre le feu, qui a détruit une dizaine de cabanes, migrants et activistes, cachés entre les abris, leur ont lancé des projectiles, dont des pierres et des casseroles. Les CRS ont chargé à plusieurs reprises, avec canon à eau et gaz lacrymogènes, pour les éloigner des incendies et de la zone en train d’être démantelée, sur laquelle sont entrés en action des bulldozers.

expulsionjunglecalais022016

Aux alentours de 17 h, un nouveau feu a été allumé dans un abri. Les flammes se sont propagées à une dizaine de cabanes. Une épaisse colonne de fumée noire s’est alors élevée au-dessus du camp, et des explosions, dues à la présence de bonbonnes de gaz dans les abris, ont été entendues.
Face à une situation extrêmement tendue, et les CRS ne pouvant plus intervenir sans recevoir des projectiles, les travaux de démolition des abris de la « jungle » ont été interrompus vers 17 h.
Selon le directeur de cabinet de la préfecture du Pas-de-Calais, Étienne Desplanques, les forces de l’ordre ont procédé ce lundi à quatre interpellations : une militante dans la matinée, virulente à l’arrivée des forces de l’ordre, et deux autres dans l’après-midi, vues en train de jeter des pierres vers les CRS et de mettre le feu à une cabane. Un migrant a par ailleurs été interpellé pour des jets de projectiles. Par ailleurs, cinq CRS ont été contusionnés au cours des affrontements.
Les CRS ont quitté l’intérieur de la « jungle » un peu avant 18 h, sous les gestes provocants de migrants et d’activistes. La préfecture du Pas-de-Calais a par ailleurs indiqué qu’une surface de 5 000 m² avait été évacuée de ses cabanes ce lundi, et que les opérations de démolition reprendraient ce mardi, sans pour autant indiquer un horaire précis.
affrontements2902CalaisEn toute fin de journée, près de 150 migrants sont montés sur la rocade portuaire, qui surplombe la « jungle ». Ils ont perturbé la circulation pendant une heure, certains avec des barres de fer, en jonchant la chaussée de débris, bloquant les véhicules en partance pour l’Angleterre. Les forces de l’ordre les en ont délogés peu avant 20 h.

Voix du nord, 29/02/2016