Notre vision de la fête
petits plaisirs du quotidien
Ca y est : c’est la fête.
Ca boit, ça fume, ça s’défonce pour oublier que cette année va ressembler à toutes les autres. Ou être encore pire.
Notre idée de la fête était un peu différente.
Lassées des fausses inténsités d’entre soi convenu, bien pensant et alcoolisé dans l’milieu, on a décidé d’aller faire la teuf comme on l’entendait.
Rapidement ca dérape. Faut se rendre à l’évidence on sait pas se tenir.
Flash d’un instant, je réouvre les yeux et je respire fort sous ma cagoule, je me force a inspirer par le nez et expirer par la bouche. Je suis totalment dans le moment présent et rien d’autre ne semble avoir d’importance.
Gerer son stress. Je vérifie pour la 14ème fois que j’ai mon briquet. ya un giro qui passe pas si loin, contact physique avec les potos. comme une envie d’se battre avec toute cette résignation. Allez c’est tipar, on fonce. Dans ma tête ya des chants de voyous qui résonnent.
ça pose des allumes feu sous les roues, ça tchek les alentours, ça fout le feu, ça coure, ca crame dejà bien, ça rigole pas encore, trop tendu.
plus tard, ça s’détend un peu, ça rit, ça s’caresse. en vitesse. furtif;
c’est des moments volés.
Des moments de vies. Biensur qu’on crame des caisses. Et pas que le jour de l’an pour tout dire.
Biensur qu’on fait ca sans revendication.
Biensur qu’on a l’indécence d’être encore vivant.
C’est des choix qu’on répete inlassablement, mais on attends rien.
On croit pas que ça va aller mieux et que les gens vont se révolter, ou qu’on peut révolutionner cette société.
On a pas le temps de distribuer des foutus tracts, des affiches, de persuader, d’inviter de convaincre, d’enroler, de séduire.
On a l’impatience fiché au corps et on refuse ce jeu.
Nous trouvons notre liberté dans l’attaque, pas dans l’attente des lendemains meilleurs ou des hypotétiques conditions réunies ou des perspectives et projectualités insurectionnelles.
Dans une absence totale de retenue nous avons incendié une voiture de sécurité, une appartenant a la société « vinci » et une a la société bam (et bam ! ca sonne comme une invit’,non?) constructeur de taules Belges.
Outre la joie que ca nous a procuré nous voulions envoyer un petit message aux compas incarcéré.
Que ce soit aux compas de l’internationale noire, aux impatientes, aux rageux, a celleux qui attendent pas que ça pète pour se lancer, a toutes celleux qui conspirent et au compa damien arretté récemment pour de la casse (vive le van,vive le van,vive le vandalisme).
On se revoit bientot.
Scandaleusement votre
Des cramées.
[Publié sur indymedia nantes, lundi 2 janvier 2017]