[Espagne] Révolte au centre de rétention de Sangonera et évasions multiples (5 octobre 2016)

Espagne: une vingtaine de migrants en fuite après une mutinerie dans un centre

Madrid – La police espagnole recherchait jeudi 26 migrants échappés d’un centre de rétention du sud-est de l’Espagne à la faveur d’une mutinerie la veille au soir, durant laquelle cinq policiers ont été légèrement blessés, a-t-on appris auprès des autorités.

Mercredi soir [5 octobre 2016, NdCNE], 67 migrants étaient parvenus à s’enfuir de l’établissement public où étaient retenus 127 étrangers sans titre de séjour, à Sangonera, près de Murcie, a indiqué à l’AFP la préfecture de région.
En milieu de journée, il en manquait encore 26, quasiment tous de nationalité algérienne, a indiqué une porte-parole de la préfecture.

Selon une porte-parole de la police nationale à Murcie, un des étrangers a d’abord feint d’être malade et quand l’ambulance est entrée pour l’extraire, les autres se sont mutinés.

Au cours de la révolte, des hommes ont agressé les cinq policiers qui venaient porter secours au migrant supposé malade, selon la même source. Ils se sont armés d’extincteurs du centre, ont cassé les accès au centre et sont parvenus à s’enfuir. Cinq policiers ont été blessés, victimes de nombreuses contusions et traumatismes, selon la préfecture.

Seuls des hommes sont retenus au centre de rétention de Sangonera qui a connu ces dernières années d’autres épisodes du même type. Selon le Syndicat unifié de la police (SUP), dix hommes s’étaient ainsi enfuis le 21 août, dans des conditions comparables.

Le syndicat a exigé dans un communiqué la fermeture immédiate du centre, en dénonçant des carences en matière de sécurité et un manque de personnel.

Quelque 6.500 personnes sont passées en 2015 par les sept centres de rétention existant en Espagne, selon un rapport diffusé en septembre par le Service jésuite d’attention aux migrants (SJM).
Ces centres accueillent essentiellement des étrangers n’ayant pas de titre de séjour et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. Mais l’ONG y a aussi trouvé des malades, des victimes de traite d’êtres humains, des mineurs et des demandeurs d’asile.

[Tiré d’une dépêche AFP via romandie.com, 6 octobre 2016]