Mise-à-jour, 13/01/2016
Sao Paulo, 12 janvier 2016: la nouvelle hausse de tarifs des transports (qui est de l’ordre de 8.6%) ne passe pas. 2000 personnes sont redescendues dans la rue ce mardi. Alors que tout se passait pacifiquement sur l’avenida Paulista, des groupes de manifestants ont pris l’initiative de sortir du parcours imposé par le mouvement ‘Pase Libre’ et du contrôle policier en prenant la direction de ‘l’avenida Rebouças’: c’est à ce moment que les flics ont violemment attaqué le cortège avec gaz lacrymo et tirs de flashball, faisant au moins 25 personnes blessés. La réponse de certains manifestants, dont quelques uns étaient masqués, a été immédiate et se sont affrontés à la police militaire. Afin d’empêcher l’avancée de la police, des barricades de poubelles et de toutes sortes d’objets ont été érigées à travers les rues. Même si plusieurs magasins s’étaient barricadés par crainte de pillages, ‘l’Instituto Cervantes’ (institution culturelle dépendant du Ministère des Affaires étrangères espagnol, NdT) et une agence bancaire ont été saccagés, selon le ministère de la sécurité pulique de Sao Paulo. Au total, 8 personnes ont été arrêtées, dont deux en possession d’engins incendiaires. Une nouvelle manif est annoncée pour jeudi 14 janvier.
Sao Paulo, 12 janvier 2016
Vendredi 8 janvier 2016, des émeutes ont accompagnées les manifs contre une énième hausse des transports à Rio de Janeiro et à Sao Paulo, prévue pour le lendemain (faisant respectivement passer le prix du ticket de bus de 3.40 à 3.80 reaux reals et de 3.50 à 3.80 reaux). La hausse des tarifs concerne aussi les transports ferroviaires et fluviales à Rio. Ces hausses des tarifs sont, comme partout, quasi-annuelles et ont suscité des révoltes de masse en juillet 2013 au sein des grandes villes brésiliennes [1].
A Rio, les affrontements avec les flics ont éclaté au moment où la foule de 2000 personnes allait se disperser une fois arrivée à la gare centrale. Des groupes de manifestants masqués ont jeté pierres, pétards et cocktails molotov à la gueule des gardes municipaux et de la police militaire, qui ont répondu par des tirs de lacrymo et de flashball. La confrontation s’est rapidement déplacée avenida Presidente Vargas et dans les rues environnantes et provoqué pas mal de pagaille: deux stations de métro ont été fermées et la circulation bloquée par des barricades de poubelles en feu à travers les rues. L’air remplie de gaz ont fait courir les passants dans tous les sens, créant une situation encore plus incontrôlable pour les flics: des petits groupes mobiles se sont déplacés vers le centre-ville: un bus a été vidé de ses passagers et s’est fait péter ses vitres, mais la police militaire a réussi à empêcher qu’il soit incendié. Au niveau de l’avenida Rio Branco, une agence bancaire a été détruite alors que des pierres volaient sur les flics. Armés de bâtons et de pierres, des individus cagoulés ont alors enfoncé les grilles de chantier du futur tramway (appelé VLT – « Véhicules légers sur rail », NdT) qu’ils ont balancées à travers les rails déjà construits afin d’échapper plus facilement aux robocops de la police militaire).
A Sao Paulo, plus de 3000 personnes ont pris part à la manifestation. En fin de soirée, les émeutes ont pris pour cible plusieurs agences bancaires et autobus qui se sont faits détruire leurs vitres. 17 personnes ont été arrêtées pour « désordre » et 3 flics ont été blessés (des manifestants aussi, mais comme d’hab’ on n’a pas plus d’infos).
[Repris de la presse, 09/01/2016]
NdT:
[1] Au sujet des révoltes de l’été 2013 au Brésil, plusieurs textes et compte-rendus sont visibles sur l’ancien site:
Quelques textes 4 pages et brochures à relire en vue des Jeux Olympiques de 2016 au Brésil:
- Nuits blanches et ciels étoilés – la coupe du monde au Brésil et les soubresauts internationaux de l’insurrection
- Génocide et spectacle – Une réflexion anarchiste sur le contexte à Rio de Janeiro : l’opération Choc de l’Ordre, la Coupe du Monde de la FIFA et les Jeux Olympiques d’Été de 2016 au Brésil.