Graffitis sur la Maison de justice de Bruxelles
En promenant mon regard rue Birmingham à Molenbeek, la façade du n°66 a saisi mon attention. Les fenêtres et les murs, encore immaculés la veille, étaient agréablement souillés d’une phrase en lettre de sang. La phrase était celle, célèbre, de Stirner – le genre qui n’appelle aucune explication. Elle était proprement graffée en rouge vif sans doute à l’aide d’un pochoir (j’aurais pas pu faire mieux) et recommencée suffisamment pour ne pas l’oublier en passant. Avec toutes les pensées rebelles qui se sont emparées de moi sur le moment, j’ai presque manqué de remarquer la plaque sur l’entrée qui indique « Maison de justice de Bruxelles ». J’appris par la suite que la « Maison » avait déménagé rue Birmingham il y a trois semaines. Ce qui était pris pour cible dans cette attaque ne fait aucun doute à mes yeux : un des rouages de la machine répressive du pouvoir, la justice. Pour ce qui est de l’intention de(s) l’auteur(s), je peux seulement me résoudre à des suppositions, mais je ne vous cache pas qu’à chaque jour qui passe je vois plus de raisons de passer à l’offensive contre ce qui nous opprime en encourageant les autres à en faire de même. Qui sait si un jour, aujourd’hui peut-être, un anonyme promènera son regard sur les dommages causées par mes attaques.
En écrivant ces mots, mes pensées vont aux anarchistes en procès anti-terroriste à Bruxelles et à tou.te.s les rebelles qui se trouvent entre les mains de l’Etat.
PS : Par chance, j’avais avec moi de quoi faire une photo du graffiti.
[Publié sur indymedia bruxelles, 9 mai 2016]