[Mise-à-jour, 11/06/2016] Gabriel Pombo da Silva est sorti de prison jeudi 9 juin 2016.
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Après plus de 30 ans déjà passés dans les geôles des Etats espagnol et allemand, il semble bien qu’enfin une lueur s’annonce au bout du tunnel pour le compagnon Gabriel Pombo Da Silva.
Extradé d’Allemagne sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par le tribunal d’Albacete pour une condamnation de 3 ans et 7 mois, il est arrivé par l’application normale des remises à la fin de cette peine. Le 17 mai, ce même tribunal d’Albacete a prononcé une ordonnance de libération immédiate, et les jours suivants des compagnon-ne-s se sont donc empressé-e-s d’aller l’accueillir à la sortie. Peine perdue, car il est aujourd’hui toujours derrière les barreaux.
En effet, la direction de la prison dans laquelle il se trouve (C.P La Moraleja, Dueñas, province de Palencia) et diverses instances judiciaires, dont le tribunal de Girone, ont lancé à la hâte différentes procédures douteuses afin d’empêcher sa libération. Malgré plusieurs recours juridiques en cours, celles-ci ont pour conséquence de prolonger son enfermement pour une durée indéterminée.
Que l’Etat qui fait la loi à sa convenance soit le premier à la piétiner est un classique de tous temps, quoiqu’en disent les supporters de la démocratie. De même, il n’y a rien d’étonnant à ce que ses sbires soient prêts à utiliser tous les moyens pour écraser celles et ceux qui refusent de plier face à eux.
En Espagne comme ailleurs, le durcissement des lois et des codes pénaux, les vagues répressives contre les « subversifs », la menace « terroriste » brandie à tour de bras sont destinés à mettre tout le monde au pas et à faire accepter coûte que coûte un système basé sur l’exploitation et la domination.
Mettre et maintenir en prison celles et ceux qui, comme Gabriel, continuent envers et contre tout à exprimer leur refus de l’autorité et de l’oppression, est à la fois une manière de les garder en otage et un signal clair adressé à celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, s’en prennent à l’ordre social existant.
A intervalles réguliers, des appels sortent de prison pour dénoncer les conditions carcérales, les perpétuités de fait, les exactions des bourreaux et parfois même l’enfermement en tant que tel. Si elles ont contribué à mettre momentanément un terme aux luttes collectives à l’intérieur, la répression et les restructurations carcérales n’ont pour autant pas réussi à étouffer toute révolte. Et à plusieurs reprises, cette révolte a rencontré des échos à l’extérieur des murs. C’est cette diffusion brisant l’atomisation que craignent les puissants et c’est aussi contre cela que l’Etat et ses chiens de garde mènent une sale guerre à base de pressions physiques et psychologiques, en plus des habituelles manœuvres judiciaires et pénitentiaires.
La situation du compagnon anarchiste Gabriel Pombo Da Silva montre clairement qu’il est aujourd’hui encore dans la ligne de mire d’institutions qui entendent l’enterrer dans leurs oubliettes pour ce qu’il est, pour ce qu’il pense et ce pour ce qu’il continue d’exprimer. Une manière de répondre dans cette guerre menée aux insoumis-e-s reste la solidarité. Il appartient à chacun, chacune, de l’exprimer de la manière qu’il ou elle considère adéquate.
Liberté pour toutes et tous !
Libération immédiate de Gabriel Pombo da Silva !
Des anarchistes sans frontières, le 25 mai 2016
[Traduit de l’espagnol d’Indy Barcelone par brèves du désordre, 26 mai 2016]